C’est l’histoire du plus grand délire psychotique qu’un bipolaire ait pu inventer...
Si on veux tirer cette histoire au plus loin qu’on peut, on va dire que tout commence il y a 46 ans lorsque je vois se pointer Jean-Paul II à la logia des bénédictions. Je n’ai que 6 ans, je vois mon père ému, et je lui demande qui c’est le type en blanc : «C’est l’homme le plus important de la terre», et c’est le pape. Depuis ce jour-là je suis devenu papiste, l’homme plus important que le président de la Suisse, et même plus important que le président de la banque nationale Suisse, c’est le boss, le king, c’est le pape ! Ensuite, il y a 33 ans a eu lieu mon deal insensé en Inde avec Dieu, à la suite d’un amour platonique habituel, inutile et douloureux, ça s’est terminé par un deal aussi simple que ça : «Dieu, je suis inapte à trouver celle qui deviendra ma femme, je te promets de rester correct sur ces affaires sexuelles et en échange, tu me promets que la première fille qui m’embrasse soit ma femme.»
Ensuite, durant 2 ans, j’ai eu des occasions, et même une occasion avec Miss Monde en Norvège, mais j’ai passé outre, je croyais dur comme fer à ce délire ainsi qu’en l’assistance divine.
2 ans plus tard, j’étais à Riacho Fundo à construire une chapelle, je m’étais acheté une mule, je voulais offrir ma vie à Dieu, partir avec ma mule en Amazonie, et vivre là-bas en ermite, à la grâce de Dieu. Mais mon paternel s’en est inquiété et m’a ordonné d’aller faire une retraite de discernement en Argentine, dans sa congrégation. Mais il n’était pas question de faire une retraite de discernement, parce qu’en ce qui me concernait, c’était déjà tout discerné, je ne voulais pas de bonne femme, juste offrir ma vie à Dieu, «alors va pour une simple retraite spirituelle», me dit mon père.
Je pars donc de Riacho Fundo pour un très grand voyage, 72 heures de bus, 3 jours et 3 nuits, et j’arrive dans ce couvent argentin. L’avant veille de ma retraite spirituelle, je suis obligé d’accompagner le père supérieur à Buenos Aires, et au milieu du parcours, dans une station d’autoroute, je croise et discute un peu avec une très jolie et très gentille vendeuse, Célina, et c’est à cause d’elle que j’accepte de modifier ma retraite spirituelle pour une retraite de discernement à propos de ma vocation, marié ou religieux ?
Après 15 jours de retraite, le couperet tombe, et c’est vraiment très net, c’est Dieu lui-même qui me dit : «Marié» (et Il le répète 5 fois sur les 5 exercices à entreprendre pour avoir la réponse), mais la réponse a été précédée de 12 heures de prières non-stop car elle n’arrivait pas aussi facilement qu’un coup de fil.
Cette réponse m’a mené au bord du suicide, car oui, j’ai fait du stop pour retrouver ma petite Célina à 150 kilomètres de ce couvent, et patatras, ce n’était pas elle, donc je me suis retrouvé à la rue, à dormir avec les clodos de Buenos Aires.
Mais 4 mois plus tard, en voilà une qui m’embrasse,… enfin le signal tant espéré ! Je ne me pose plus trop de questions, je fonce et je fais confiance pour tout et sur tout.
Cependant, en même temps que l’Amour entre dans ma vie, le mensonge y entre aussi, et il va tout dévaster.
On s’est marié 3 fois, mais aucun de nos mariages n’a été fait en bonne et due forme, pour le premier c’était la forme qui était viciée, pour le second le fond, et pour le troisième la forme et le fond.
Mais je vis une vie en croyant dur comme fer à ce que l’au moins l’un de ces mariages puisse avoir un fond de validité, mais franchement, je me demande encore aujourd’hui comment Dieu a pu se tromper à ce point...
On en arrive à 2022 où la dulcinée n’est plus capable de m’aimer après tant de mensonges, son amour s’étant même transformé en haine, et en fin 2023 il y a cette séparation.
Depuis le 1er de janvier 2024, j’erre, sans but ni objectif sur la surface de la terre, je prie, je crois que Dieu est assez grand pour tout restaurer plus beau qu’avant, je crois même que si j’arrive jusqu’au Brésil, c’est parce que Dieu me donne le coup de main nécessaire pour oser entreprendre un tel voyage et y arriver à terme.
La suite vous pouvez le lire sur ce site, je prie tous les jours durant 3 mois dans ma chapelle de Riacho Fundo pour un miracle, mais rien ne se passe. Je garde espoir et je continue à prier, et là il me semble que Dieu met un dessein dans mon cœur :
- Il ne voulait pas de moi dans les ordres il y a 30 ans, parce qu’une personne dans l’Église ne peut pas garder une foi comme la mienne, il sera automatiquement contaminé par des enseignements compliqués et incompréhensibles. Ainsi, Il m’a tenu à l’écart de la structure ecclésiale pour que je puisse garder ma foi d’enfant, tout en mettant sur mon chemin une bonne femme que je ne pourrai jamais regretter car Il a un dessein plus grand pour moi. Au début je pensais que c’était pour ramener la foi dans le monde, et ensuite, avec la maladie de Mgr Bergoglio, pour me faire pape et ainsi manifester la foi au monde.
Dire que j’y croyais serait faux, j’en étais sûr à 100 %, quasiment depuis mon séjour à l’hôpital déjà en août 2024, date à laquelle j’ai décidé de ne m’habiller plus qu’en blanc, parce que dans ma tête, c’était clair, j’étais LE pape !
Le 1er janvier je fulmine l’excommunication de Mgr Bergoglio, parce que j’en ai le pouvoir, et sans le secours de l’Église, il tient à peine 3 mois et demi et meurt sans les derniers sacrements, normal pour un type excommunié.
Et là, le délire s’accélère, parce qu’il va me falloir une foi de surhomme pour croire que des cardinaux qui ne me connaissent pas, qui n’ont jamais entendu parler de moi, qui n’ont jamais lu ce site, puissent d’une manière ou d’une autre, voter pour moi. Et j’y arrive, jusqu’à imaginer quelles personnes j’allais inviter en audience, et lors d’un doute passager, Il me met un arc-en-ciel sur ma peinture de Saint Pierre délivré par l’ange. Mais pour rattraper les inepties de François, il ne faudra pas vouloir les corriger pas à pas, sinon on en a pour 2 ans, il faut tout simplement annuler son pontificat, ce qui est tout à fait possible vu les conditions par lesquelles il a été élu pape, mais si j’annule tous les actes de François, eh bien il allait falloir qu’en fin de compte, je m’annule moi-même, parce qu’élu par des cardinaux créés par François, donc des cardinaux qui ne sont pas cardinaux : eh bien tant pis, j’annulerai mon élection et je renvoie les 23 cardinaux créés par Benoît XVI et les 6 créés par Jean-Paul II dans la Sixtine pour qu’ils élisent un pape valable !
Voilà, et s’ils sont cool, ils revoteront pour moi et je deviens pape pour de vrai, c’est d’ailleurs ce qu’ils vont faire, aucun doute là-dessus.
Mais les choses ne se sont pas passées comme ça. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi on édicte des règles canoniques si c’est pour les transgresser sans aucun soucis ni conséquences. Dans Universi Dominici Gregis, Jean-Paul II promet l’excommunication à tous ceux qui complotent avant la mort du pape…, et donc toute l’équipe de la mafia de Saint Gall sont excommuniés Latae Sententiae, mais ils élisent François et tout semble valide pour tout le monde...
Pour cette élection-ci, il semblerait que non seulement les règles d’Universi Gregis ont aussi été violées au niveau des complotages, mais aussi par rapport au nombre des cardinaux électeurs fixé à un maximum de 120, règle encore renforcée par Benoît XVI avec le Motu Proprio Normas Nonnullas qui établi de façon péremptoire que les cardinaux électeurs ne peuvent pas dépasser 120.
On se retrouve avec 136 cardinaux électeurs dont 133 dans la Sixtine et personne ne trouve rien à y redire ? Bon, ben on édicte des règles, on menace d’excommunication et on excommunie d’ailleurs d’avance, mais ça n’a aucun effet, tout le monde s’en fout, tout va bien.
Alors ici le nombre n’allait pas, mais le fait de comploter avant, pendant et après la mort du pape non plus. Mais cette fois, ce n’est pas la mafia de Saint Gall à la manœuvre, mais le cardinal Giuseppe Versaldi qui organise tout ça depuis avant l’hospitalisation de François. Lui-même n’est pas électeur, il est né en 1943 et a 81 ans, mais sans même être électeur, c’est lui qui a assuré les votes de tous les traditionalistes au Cardinal Prévost, il a ensuite organisé une réunion le 1er mai avec le Cardinal américain Raymond Leo Burke, qui a dès lors assuré toutes les voix des traditionalistes à Prévost. Mais le Cardinal Versaldi a su convaincre tous les conservateur de la doctrine impeccable du Cardinal Prévost, et il a aussi su rassurer les progressistes en mettant bien en avant que c’est François qui l’avait nommé Cardinal et appelé à Rome à la tête du dicastère pour la nomination des évêques. Les cardinaux américains progressistes n’ont pas été difficiles à convaincre, puisque Mrg Prévost a toujours été un homme d’écoute plutôt que de confrontation.
Tout cela s’est passé avant le conclave, et le cardinal Prévost avait tout pour lui : la pastorale (il promenait le Saint Sacrement à travers sa ville péruvienne durant les confinements), docteur en théologie, polyglotte, mathématicien (à l’heure du numérique), c’est un sans faute !
Mais le cardinal Parolin réunissait les espoirs de tous les autres, qui, après 3 tours de scrutins, se sont rendus compte qu’il ne parviendra jamais à briser le plafond de verre lui permettant d’accéder aux deux tiers requis pour atteindre la fonction et ont reportés massivement leurs voix sur le cardinal Prévot qui, dit-on, a fait un score de plus de 100 voix, du jamais vu, et en seulement 4 tours de scrutin !
Tant mieux pour moi, je vais pouvoir aller de l’avant, parce que Léon me semble être un homme très bon, humble, et s’il a choisi le nom de Léon, c’est parce que Léon XIII a été confronté à la révolution industrielle, et le voilà lui, confronté à une révolution autrement plus importante : la révolution numérique. Genre de truc qui me dépasse totalement.
Bref, bien plus apte à la tâche que moi, vive Léon, et de surcroît, il ne ressemble pas à un antéchrist ? Dieu nous donnerait-il un délai ? A moins que François ne soit réellement annulé dans le coeur de Dieu et qu’il ne faille pas compter sur lui au niveau de la vision de Saint Jean ?
Ceci dit, dans mon délire, quand le mercredi 7 mai, date du début du conclave, ma dentiste me demande si je peux venir le lendemain matin au lieu du vendredi pour terminer ma restauration dentaire, j’y vois comme un signe : Jeudi après-midi, il y aura une fumée blanche, et donc il faut anticiper la fin de mon programme dentaire pour que je sois prêt lorsqu’ils viendront me chercher. Alors on termine le jeudi matin et je vais avoir des dents raccord avec mon nouveau costume de pape !

...et comme prévu, le jeudi après-midi : fumée blanche !
Et les cloches à plein tubes, alors là je me dis : «Ils sont quand-même un peu cons ces cardinaux, ils font venir tout Rome au Vatican pour leur annoncer qu’ils n’ont qu’un nom et qu’il faudra revenir dans deux jours pour voir le pape, parce que je suis ici et qu’il me faudra 2 jours pour rejoindre Rome !»
Eh bien non, Habemus Papam, et le gars annonce un autre nom que le mien, et là s’avance un type habillé comme un pape avec un nom de pape ! Je reste stupéfait devant mon écran d’ordinateur ! Les gars se sont trompés, ils n’ont pas voté pour moi, le pauvre type qui se croit pape va s’encoubler dans son aube et va aller s’écraser sur la place 15 mètres plus bas ou va se faire foudroyer en direct, et les cardinaux vont devoir retourner voter…
J’y crois pas, et pourtant, il a l’air formidable ce Léon, tout me plaît en lui, jusqu’à ce qu’il dit : Jésus au centre ! (pas le genre de type à écrire 3 autobiographies en moins de 2 ans), vraiment, il a l’air formidable, taillé pour la fonction, je ne comprends plus rien, et je m’avachis sur mon lit, incapable de bouger. A chaque fois que j’ai envie d’aller voir Vera, à peine levé un bras que je me rends compte que c’est au-delà de mes forces, et je reste alité.
J’étais arrivé au bout de l’entonnoir de mon délire psychotique mystique, et pour se relever d’un tel délire, il faut normalement des soins, des médicaments, des soignants, docteurs et infirmiers, et une structure hospitalière, on n'a pas affaire à un simple épisode dépressif !
Parce qu’avant même le résultat, je ne tenais que par mon espérance : J’ai des plaques de psoriasis qui me mettent la chair à vif, mais je m’en foutais, parce que d’ici quelques jours ce sera le spécialiste en dermatologie de l’hôpital Gemelli à Rome qui va me remettre tout ça en ordre ! Je ne peux pas sortir fumer une cigarette sans qu’une demi-douzaine de mouches fondent sur mes plaies, je n’ai même plus la force de les chasser, Izac s’en inquiète parce que les mouches trimballent des bactéries, mais je m’en fous aussi des bactéries, parce que dans quelques jours, ce sera le spécialiste en bactériologie de l’hôpital Gemelli qui résoudra le problème… Non, franchement, si la mule qui est garée devant ma maison était couverte du même genre de plaies que moi avec autant de mouches sans plus avoir la force de les chasser avec sa queue, j’aurai l’impression de faire une bonne action en l’abattant pour abréger ses souffrances...
Et donc là, Léon, eh bien Léon est un type formidable, mais ce n’est pas moi, et aucun spécialiste de l’hôpital Gemelli ne va se pencher sur l’un ou l’autre de mes problèmes. On est jeudi après-midi, je sais qu’il faut que je trouve une sortie honorable, mais je suis piégé, parce que lorsqu’on a passé le point de non-retour, comme brûler ses bateaux pour Cortez ou passé le Rubicon pour Jules, eh bien il n’y a que deux alternatives : Ressortir par le haut en vainquant Rome ou l’empire Aztèque, ou alors mort. Et là, je vois bien que ma foi n’a pas été suffisante pour une sortie par le haut, ce sera donc la mort. Alors le vendredi, j’organise tout, la collecte des médicaments qui me permettront de passer de vie à trépas, j’invite Vera et Izac au restaurant dimanche à midi, on mange aussi au restaurant avec Liège et Analva dimanche soir, parce que tout va se passer dans la nuit de lundi à mardi, je ne me réveillerai pas mardi matin, et sans effusion de sang, j’ai assez de molécules pour que ça se passe proprement. Et puis j’estime avoir assez souffert pour mériter la mort, et même mériter de lui tordre un peu le bras pour qu’elle vienne me délivrer.
J’annonce d’ailleurs à Vera que je ne viendrai pas manger lundi soir parce que je vais m’acheter un petit truc à grignoter chez Chaplin’s, elle ne se doute de rien…
Et le lundi soir, alors que je prépare ma petite cuisine de médicaments, je reçois un message de ma dentiste qui me dit qu’elle va passer me voir. Je lui réponds que je ne la crois pas, parce que ça fait 3 mois qu’elle va passer me voir et qu’elle ne passe jamais. Elle me répond : «Prépare le café, j’apporte le gâteau»… !
Et elle se pointe réellement, pour de vrai, à 17h30, chez moi, avec sa fille qui avait fait le gâteau.
Alors j’ai eu la meilleure idée de ma vie, … vous savez, quand on a été aussi proche de la mort, on s’en fout un peu de ce que vont en dire ou en penser les autres, donc je la demande en mariage !
Eh oui.

Mais elle doit réfléchir, … depuis quand les femmes réfléchissent ???
Enfin bref, je sais que je ne vais pas me relever d’un délire psychotique pareil avec de nouveaux espoirs, mais elle a repoussé l’inéluctable, et pour finir, il a fallut que mon benjamin prie pour moi, que Vera vienne rôder autour de ma maison folle de soucis, qu’Analva lui téléphone à minuit pour lui dire qu’elle a très peur pour moi et qu’ils faut qu’ils prient pour moi, que Beny qui ne dit en général pas grand-chose puisqu’il est autiste insiste au réveil pour aller voir oncle David dans sa maison, et que Vera me dise : «Je crois qu’il faut que tu rentres en Suisse te remettre en état» pour que je m’écroule en pleurs dans ses bras, comprenant par là que c’est non pas elle qui parle, mais Dieu qui communique à travers elle, et qu’Il me donnera la force de rentrer, alors je prends mon billet d’avion retour…
Depuis ce jour, je sais que je suis protégé de tout, des bestioles venimeuses, des bêtes méchantes, des humains, de tout et de tous, et que le plus grand danger pour moi-même vient de moi-même...