27 => De retour au bercail sans avion papal !

Je pensais avoir franchi un point de non-retour, un peu comme Cortez après avoir brûlé ses 17 navires pour que ses hommes combattent avec lui au lieu de s’en retourner en Espagne, mais après la victoire du conquistador sur l’empire Aztèque (2 empereurs de suite tués...), eh bien le roi d'Espagne lui a quand-même envoyé de plus beaux bateaux pour qu’il puisse revenir dans de bonnes conditions. Pour ma part, je n’avais rien à voir avec le roi d’Espagne, mais Dieu m’a arrangé un retour aux petits oignons, même sans l’avion papal => 2 mètres carrés d’espace couché dans le bus jusqu’à Salvador, ainsi qu’une nouvelle enchère minimale remportée pour la business class dans un avion bondé. J’ai ainsi pu revenir en Suisse dans des conditions optimales, si bonnes que moi qui ne me suis jamais endormi dans un transport public ou privé, eh bien je me suis endormi dans le bus au point de ne me réveiller qu'à 06h00 du matin dans un bus vide, mes bagages posés sur le quai à côté du bus...

Je suis arrivé à 07h00 dans un petit hôtel nettement plus chouette et moins cher que la poussada que j'avais pris à l'aller, ici ma chambre

Vue depuis la terrasse de ma chambre

Vue de ma chambre depuis le restaurant (celle où il y a le hamac)

Il s'agit d'un hotel dans un quartier assez pourri, mais il est entouré d'un mur qui nous coupe complètement de la ville et ils ont emménagé le tout en une sorte de jardin tropical

Le coin fumeur

Mais le lendemain, mon taxi est venu me récupérer à 20h00 car je devais prendre l'avion à minuit, et là allait se jouer une partie de poker à 2'200 francs, sans compter l'interdiction de séjour sur sol brésilien, il allait donc falloir la jouer fine !

J’avais un atout dans mon jeu mais c’était un atout en bois, qui ne valait rien, comme un joker dans un jeu de Jass, ça n’existe pas. En réalité, il s’agissait d’une demande que j’avais faite déjà en novembre 2024 pour obtenir un permis de résidence. J’avais rempli des pages et des pages de questions sur le site de la police fédérale, mais reçu aucune réponse ni même accusé de réception. Par contre, sur le même site, il y avait un autre onglet pour prolonger son permis de résidence : 204 réais (33 francs), j’avais demandé à Izac de me payer ça, il a payé et à défaut d’accusé de réception, il a quand-même eu droit à un reçu de 204 réais…, et c’est le seul papier que j’avais, aucune signature, aucun tampon, juste un reçu électronique.

Alors bon, j’arrive à la douane avec mon passeport et le reçu qu’Izac avait imprimé à son école, dans une enveloppe. Premier box de douane qui se libère, je m’avance mais je ne sors même pas mon atout puisque je vois que c’est une jeune douanière qui ne va rien comprendre. Elle regarde mon passeport, voit la date du 5 novembre et me demande si je suis réellement arrivé à cette date, je lui réponds par l’affirmative, alors elle sort de son box et me demande de la suivre jusqu’au box de son collègue qui ne devait pas être le chef mais qui semblait plus âgé et plus expérimenté, alors là je lui dis simplement : «Je suis arrivé avec un visa touriste, mais comme j’ai acheté une maison à Bahia, j’ai payé pour un permis de résidence, voilà !» et là je sors mon atout de son enveloppe…

Le type regarde ce papier sous toutes ses coutures, il n’avait visiblement jamais vu ça, donc il appelle le chef, et là oui on voit que c’est le chef, il a des galons supplémentaires et des cheveux gris, on voit même qu’il rechigne un peu à entrer dans le box mais il y va quand-même, le douanier lui explique en gros la situation, le chef me demande : «C’est tout ce que vous avez ? Ce papier ?» Je lui réponds oui, alors le chef regarde et montre au douanier pour lui faire la leçon :

- Là, tu vois, payé 204 réais par Izac Renan le 20 novembre 2024 pour le compte de David Vuignier, à l’office des migrations, le reçu a été émis par la police fédérale, et la police fédérale c’est nous !

Le douanier lui demande ce qu’il doit faire et le chef lui rétorque en sortant du box : «Eh bien tu lui mets un tampon de sortie et c’est réglé !»

Voilà, et ainsi, la conscience tranquille, j'ai aussi dormi dans l’avion… Ceci dit, après le passage d’un front froid ici en Suisse, je me suis aperçu que j’avais à nouveau bien mal aux dos et jusqu’aux articulations, ce qui n’était pas arrivé au Brésil. Je pense donc que la météo influe sur mon organisme, ce qui expliquerait aussi la différence entre le voyage aller si difficile et celui retour, si aisé.

Les retrouvailles ont été chaleureuses, mon père et mon frère étant venu me chercher à l’aéroport, ahhh la famille !

S’en est suivi une semaine d’émerveillement, car tout m’émerveillait, juste le fait de pouvoir rouler sur une route à l’intérieur d’un véhicule automobile, c’est quelque chose ! Il faut s’imaginer que d’où je viens, si je faisais 20 kilomètres pour aller au chef-lieu, eh bien il faut accepter d’être sale devant tout le monde, ou prendre des habits de rechange dans son sac, parce que 20 kilomètres sur piste, eh bien on en mange de la poussière et de la terre ! Alors lorsque je vois que l’asphalte atteint le plus éloigné des chalets de montagne et qu’au Brésil ça n’atteint pas une ville de 3000 habitants, eh bien ce n’est plus le même monde du tout. Idem pour tout le reste, ici dans un rayon de 15 kilomètres, on trouve TOUT, tandis qu’au Brésil le Mercado Livre est ton ami (l’Amazon Brésilien).

Ceci dit, un monde aussi organisé que ça coûte cher, environ 50 francs par jour pour ce qui me concerne. Non non, sans manger ni boire ni se loger ni se déplacer, juste pour respirer. Entre les impôts et l’assurance maladie obligatoire c’est ça : 50 francs par jour me donnent le droit de respirer l’air Suisse (purifié par des grands filtres à air j’imagine, donc ça vaut quand-même la peine ;-)).

Et quand ils asphaltent aussi bien et qu’ils arrivent jusqu’aux plus hauts villages, s’il y a une montagne sympa qui surplombe le village, eh bien ils tirent une ligne de chemin de fer jusqu’au sommet de la montagne... C’est là que je me suis rendu pour l’anniversaire des 16 ans de mon fils Samuel, et je vous en mets quelques photos.

D'abord, Zermatt est un village qu'on ne peut pas rejoindre avec des véhicules, car ils sont interdits là-haut, il y a donc un immense parking à Täsch, un village plus bas dans la vallée, et depuis là il faut prendre le train, électrique, pour rejoindre Zermatt. Une fois là-haut, on peut se mouvoir soit avec ses propres jambes, soit avec une diligence tirée par des chevaux si on a les moyens :

Et si on a les moyens d'aller à Zermatt mais pas assez pour la diligence et qu'on est trop faignant pour utiliser ses jambes, il reste quelques voiturettes électrique pour nous emmener à bon port 

Mais Zermatt n'était qu'une étape et pas l'objectif, et pour arriver à l'objectif, lorsqu'on sort de la gare de Zermatt, il faut changer de gare, droit en face il y a la gare qui va nous mener vers l'un des plus beaux panoramas du monde, le Gornergratt

Mais si vous avez vraiment les moyens, vous voyez sur la pancarte qu'il y a aussi l'héliport, et lui il va vous emmener exactement où vous voulez.

Je n'avais que quelques centaines de francs à investir dans cette histoire (faire quelques photos pour les 35 followers du site), donc on est resté sur le train électrique à crémaillère qui allait nous mener en haute altitude

Terminus

Ici avec le Weisshorn en arrière plan, la montagne la plus difficile de Suisse

Tandis que là c'est avec le Mont Rose en arrière plan qui culmine avec la pointe Dufour, la plus haute montagne de Suisse

Et bien entendu le Cervin, la plus belle montagne de Suisse

Castor, plus facile

La langue glaciaire

Mais les Suisses sont organisés, tout là-haut, il y a un hôtel avec 2 observatoires astronomique :On n'a pas dormi là, mais on a pu profiter de la terrasse

Mais bientôt l'heure de redescendre, alors en attendant, bataille de boules de neige 

Arrivé à Zermatt et dire bonjour à Bob, le pilote Breitling ;-)

Ensuite on a fait une virée avec la caravane en Italie, Pise

Pompéi

Notre campement à 2 pas des ruines de Pompei avec le Vesuve à côté

Donc 2 jours à Pompéi et une après midi à Naples, ici avec mon frangin

Et ensuite une semaine à Rome, là où même les statues prient, et changement de look

Salutation à celui qui fut mon concurrent fut un temps (non mais quel délire)

Une visite au Cardinal Borghèse dans sa villa (sculpté par le Bernin)

C'est une dénomée Lia qui nous a accueilli au Happy village camping, je lui ai raconté l'histoire de ma Lia brésilienne

Voilà, et après un double incident (le vendredi soir cassé deux vitre derrière et volé, le dimanche après midi enfoncé le plexiglas que Carglass avait posé la veille pour nous permettre de continuer notre chemin, enfoncé et re-volé, ... donc je suis rentré dans mes montagnes...

Très étonné d'avoir pu faire en une traite Rome Sion, plus de 800 kilomètres, avec la caravane accrochée derrière, et à peine un quart d'heure de sieste avant d'attaquer le Simplon.

Depuis, je végète sur le terrain d'un oncle, je règle l'administratif qu'il y a à régler, et j'envisage le futur... ?