Le Roi de Bohême

30 => Afrique, projet remodelé selon mes capacités !

Le 18/09/2025 0

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Une voiture, une caravane, une route, tant qu'il y a de l'eau et de l'essence, ça avance...

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Remettre l’ouvrage sur le métier en méditant sur l’échec passé.

Première erreur passée : une diète de 6 mois aux sandwichs et à la tomate-mozarella, en février j'ai essayé de louer une mère de famille, au Maroc une famille toute entière, je n’avais plus eu ce poids depuis mes 20 ans.

Donc je pars de là à moitié affamé et en manque de sommeil, je traverse toutes les Pyrénées et l’Espagne pour prendre un ferry qui m’emmène dans une ville que je n’ai jamais entendu parler, avec 70 francs et 60 euros en poche en espérant que ma carte crache quelque chose dehors. Un abonnement de téléphone à 9 francs nonante par mois qui m’a coûté 500 balles de roaming pour les derniers jours de juillet et les 5 premiers d’août, et après, black out. Le GPS en marmelade, à peine débarqué sur le continent africain, il ne donnait plus que la direction de la flèche et l’altitude, plus une ville, juste la forme du continent...

Ensuite je dirais : un trop grand projet, un peu mégalo. Écrire aux rois et présidents pour signaler ma présence en leurs terres et remercier de la liberté de mouvement, rester une semaine à chaque campement pour rencontrer les gens (ce que je me sens incapable de faire), faire le tour de l’Afrique en espérant que les africains me nomment empereur de l’Afrique, et si ça marchait pas, eh bien comme le plan sur la page de garde, je termine le 25.12.2026 à Bethléem, et ensuite, ferry jusqu’à Trièste, et comme Jules César, on franchit le Rubicon et on marche sur Rome le 1er janvier 2027, soit ça passe soit ça casse !

Sous Lithium, les délires les plus fous semblaient à portée de main, mais à Riacho Fundo j’ai vu la réalité : Je ne suis que 80 décimètres cubes de matière organique, intelligente grâce à un seul décimètre cube, et dans la nature, il y a soit ceux qui broutent, soit ceux qui bouffent plus faibles qu’eux, soit ceux qui dépècent ce qui reste du cadavre pour tout nettoyer, jusqu’aux plus petits insectes qui participent, le monde animal est impitoyable. Il faut que des créatures meurent pour que d’autres puissent vivre, et ça recommence chaque jour ! Pareil chez les humains, j'ai vu 3 blacks accroupis dans l'herbe, face à eux il y avait au moins 15 lions qui mangeaient un bufle d'une tonne qu'ils venaient de tuer, les trois africains avaient un arc et des flèches mais pas du tout du genre Mongols ou Huns, des trucs rididules. Bon, c'était une chasse de nuit, c'est très dangereux de chasser un buffle, seul le lion ose, et ils se laissent repérer par les lions. Dès qu'ils sont repérés, le chef des trois donne le signal, ils se lèvent et marchent résolument vers le buffle (et donc les lions). Un premier lion s'en va dans les fourés, puis un autre, puis un autre, et lorsqu'ils arrivent à 4 mètres du buffle, le dernier lion se barre. Le type sort sa machette, coupe une jambe du Buffle, il y a plein de lions qui le regardent derrière les fourés, il met la cuisse du bufle sur son épaule et se barre avec une partie de la proie des lions. ça veut dire que les lions savent qu'ils sont toujours les rois, mais qu'on reste les descendants d'Adam.

Alors sans lithium, je regarde les choses froidement et je les écris même pour les trier.

Déjà, de tous ces points pas préparés et mal embouchés de ma première tentative sont en passe de se régler :

1) Physiquement, j’ai été bien nourri par Vera au Brésil, mes parents ont pris soin de moi en Suisse, ici à l’hôpital on est bien traité et nourri, et donc je pars avec plus de 10 kilos de plus.

2) Je n’ai que 400 kilomètres à faire pour rejoindre Gène et embarquer sur un ferry qui part tous les 6 du mois, donc 6 novembre, ou plus sûrement 6 décembre, histoire de me mettre en ordre avec les vaccins. Je ne fais pas nuit blanche sur le pont mais j’ai une cabine, et le tout pour 800 francs pour 3 jours de traversée, reposé.

3) Le port de Tanger nous dégueule directement sur l’autoroute, et j’ai pu l’observer depuis l’ambulance ou le taxi avec la docteur et l’infirmier dans la section 6 de ces actualités, ça roule bien.

4) Je n’aurai pas de GPS mais comme actuellement à peu près, ce qui veut dire que je n’utilise quasiment jamais mon téléphone et que je garde un lien internet avec le monde, où que je sois. Et déjà au Maroc, il fallait faire 3 kilomètre en voiture jusqu’au premier café wi-fi pour que ça marche. Donc là c’est un boitier comme j’en ai actuellement pour avoir du wi-fi sur toute ma caravane, mais il sera un peu plus grand et directement relié à 60 satellites qui donnent le signal, où qu’on soit dans le monde. Le système coûte 1500 francs (un peu moins en Floride), et la carte SIM pour l’Afrique sur 6 mois coûte 3 ou 400 balles, dépend où on la commande. Avec ce système, je n’aurai pas de cartes physique des pays, mais si j’ai une tablette ou l’ordinateur ouvert sur le siège passager, je sais toujours exactement où je suis sur la surface du globe. Donc plus de Roaming et je reste en contact.

5) Maintenant le projet, à ma mesure, sans vouloir devenir ni empereur de l’Afrique ni pape, c’est de rouler tant qu’il y a une route.

6) Et surtout..., je suis en voyage ! L'année passée, je suis parti chargé comme un mulet, avec 100 kilos de statues en plus..., donc là ça a déjà radicalement changé et ça va encore radicalement changer pour me concentrer sur mon cocon qui va devoir rester fonctionnel même en voyage (donc plus de grandes caisses avec des décorations intérieures), et ça va vraiment être réduit au nécessaire pour me fatiguer le moins possible en installations. 

Donc pour faire concret il y aura Tanger-Agadir après 3 jours de repos sur le ferry, au lieu de la route que j'avais fait en Espagne, là ce sera directement une autoroute de 670 kilomètres dès que je débarque, mais je ne m’arrêterait pas là, je compte prendre 4 jours de repos 200 kilomètres plus au sud d’Agadir sur la plus belle plage du Maroc (sud Maroc déjà), avant d’attaquer les 2’200 kilomètres de désert jusqu’à Dakar.

Donc j’accoste le 9 décembre, je dors peut-être jusqu’au 10 en bordure d’autoroute, je reste ensuite jusqu’au 14 sur cette plage, et ensuite, c’est une route droite bitumée qui traverse 2’200 kilomètres de désert. Genre de route qu’on peut rouler à 80 ou 100 kilomètres heures, mais dans une zone où on n’est plus assuré ni assurable pour rien d’après AXA, ni sur la vie, ni pour le véhicule, donc on devient free lance. Il y a un vieux champ de mines entre le sud Maroc et la Mauritanie, mais ça commence à dater, au pire, c’est 200 dollars pour payer un guide qui sait où passer sur ces 5 kilomètres minés.

Puis, encore du désert jusqu’à Dakar, mais je ne vais m’arrêter que lorsque je trouve des bons coins, pas dans les grandes villes. Alors pour 2’200 kilomètres de route goudronnées à travers le Sahara, avec plusieurs points de contrôles douaniers et une caravane, il faut compter 4 jour si tout se passe super bien, ou 5 ou 6 jours en ménageant ma santé et s’il y a des aléas, mais on est en décembre, la nuit dans le désert est froide. Ce qui compte c’est d’arriver avant la fin décembre à Bangui pour passer la jungle primaire plutôt durant la saison sèche, et rejoindre ainsi le Rwanda qui donne droit sur la Tanzanie. On peut dire que passé N’Djamena au Tchad c’est gagné, j’y suis, dans les royaumes animaux, mais pas au bout du chemin...

Pour arriver au Tchad avant la fin décembre, il faudra choisir de passer par les routes du Sahel, sèches, en hiver, donc Bamako au Mali, traverser tout le sud du Burkina Faso, passer par Niamey au Niger, faire une incursion dans le nord du Nigeria pour rejoindre N’Djamena au Tchad. J’évite la Sierra Leone, et tous les pays Atlantiques du continent durant cette traversée. Routes principales, goudronnées, Via Michelin donne 6000 kilomètres de routes correctes dans des pays corrects (secs) jusqu’à la capitale Tchadienne. Pour faire une route pareille, je peux tenir un 4 ou 500 kilomètres journalier si tout se passe bien (et quand je prie le chapelet en conduisant, tout se passe bien).

Donc au lieu des 43 degrés sous l’auvent comme au Maroc, il fera plus frais, je saurai où je suis grâce à mon système de satellite, je ne décrocherais même pas la voiture de la caravane, je me veillerai juste à dormir sur une propriété privée le soir, ce sera mon petit exercice social du jour, parce que sinon : Je me concentre sur la route !

Ce qui, sans problème majeur et en prenant des forces sur cette plage, me met Dakar (mais je passerai à distance) au 19 décembre pour être large, et ensuite une route interminable au Sahel, sur un parallèle, 6000 kilomètres jusqu’au Tchad, ça veut dire 12 jours avec la sieste et sans problèmes, mais plus sûrement 15 jours, donc 5 janvier, j’arrive sur un territoire qui va commencer à devenir bigrement intéressant, parce que ça y’est, j’y suis, depuis là je descends plein sud sur Bangui, la Centrafrique, avant de plonger dans la jungle primaire du Congo (où se trouve déjà toutes les espèces d’animaux, éléphants, panthères, lions inclus, et même gorilles en bonus).

Alors la route sera moins bonne dans la jungle, mais entre Bangui et le Rwanda, où les routes re-deviennent nickelles, via Michelin conseille un sacré détour de 6000 kilomètres en passant par l’Atlantique, mais en réalité, il y a 2400 kilomètres de forêt primaire à traverser par la Route Nationale 4, et le problème, c'est que ce n'est pas la Transamazonienne..., c’est là où il y a les espèces d’animaux les plus préservés, mais ce ne sera pas 400 kilomètres par jour, ce sera plutôt 20 jours, une moyenne de 120 kilomètres par jour tranquille avec bien sûr des embourbements et des camions qui vont devoir tirer... Mais sur la carte ci-dessus qui ne montre que les principaux axes de l'Afrique, elle est tout de même indiquée en pointillé, entre Bangui et le Rwanda.

Bon, à la fin du compte, il me faut quand-même un objectif, parce que la route, c’est bien quand il y en a une, mais il me faut quand-même une destination.

Ce sera le Zimbabwe.

Alors si je passe la jungle primaire avant le 25 janvier, disons fin janvier, je sais que dès ici, c’est la porte d’entrée dans les grands parcs animaliers du sud avec de bonnes routes. Je passerai dire bonjour à la famille de Fabrice au Burundi.

Bon, je sais pas trop et je vois qu’en itinéraire de remplacement, Michelin propose d’éviter la jungle et de passer par le Soudan du Sud et l’Ouganda. Ce qui représenterait 2900 kilomètres au lieu des 6000 de l’Atlantique ou les 2’400 de la jungle, mais par de meilleures routes. Par contre le Soudan du sud n’est pas sûr. Ce sera donc affronter deux ou trois semaines de jungles animalières (et je n’oublie pas les nuisibles, insectes etc.) Je parlais dans un article précédent des serpents, là ils en ont un qui a un surnom : Le «serpent 7 pas», parce que s’il te mord, ton système moteur central est paralysé en moins de 7 pas. Bref, ce sera soit la jungle, soit traverser un pays en trouble mais sans les inconvénients de la jungle.

Une fois à Kigali il n’y a plus de problèmes, ce ne sera plus que de belles photos, la nature, le Kilimandrajo à quelques centaines de kilomètres de routes goudronnées. Bref, depuis Kigali, il y a plusieurs routes possibles, les chutes Victoria peuvent être atteintes en 5 jours, 2’500 kilomètres en direct. Mais une meilleure route un peu plus longue (3000km) longe les grands lacs, mais juste deux pays, la Tanzanie, et ensuite la Zambie, avec une faune exceptionnelle, et là on arrive à Livingstone, aux chutes Victoria qui fait frontière avec plusieurs pays : Zambie, Zimbabwe, Namibie, Botswana. Et donc Christian c’est à côté, il ne reste plus que 600 kilomètres par bonne route aussi, donc un ou deux jours, et ensuite, pour aller dans mon parc voir des paysages et une faune à couper le souffle, et essayer de vivre en paix ainsi, loin de l’agitation, juste avec une nature foisonnante, eh bien c’est au sud, à une journée de route, c’est là que sont les royaumes des lions.

Et une fois là quoi ?

Eh bien rien, j’ai un appareil photo et des jumelles, je vais en voir des bêtes et vous aller en avoir des photos.

De le vivre c’est tout de même autre chose, et ici à l’hôpital, je suis dans la même chambre qu’un patient que je connais très bien, et que je vais appeler Julien. Il a la même maladie que moi, je l’ai quitté le 5 septembre 2024 de l’année passée dans le même état, couché à plat ventre toute la journée mais sans dormir, juste à ruminer le passé qu'il ne peut plus changer, et je le retrouve le 5 septembre de l’an 2025 dans le même état, il est là, dans la même chambre que moi au moment où j’écris, et il n’a que 8 ans de plus que moi. Lorsqu’il avait mon âge, il arpentait le pavillon avec un jeu de carte à la main, toujours prêt à faire une partie de carte ou d’échec, il se tenait au courant de tout ce qui se passait en Valais. Et là, c’est comme si c’est la fin, et je peux sentir une tentation pareille aussi parfois : J’en peux plus, j’en ai marre, occupez-vous de moi, je me laisse aller, plus rien n’a d’importance…

Julien reste toute la journée couché dans la même position sans dormir, il ressasse, et dort tout de même la nuit, mais ne se lève que pour manger et prendre des médicaments. Alors si dans 8 ans, je m’en retrouve au même point, eh bien au moins j’aurai des souvenirs à ressasser et pas des regrets. ça me fait de la peine pour lui mais l'année passée, quand je suis revenu du Maroc la queue entre les jambes, je ne pensais plus être capable de rien et j'ai été capable de vivre dans des conditions très difficiles dans une caravane cassée et toute chapardée, la justice après moi, mais j'ai quand même réussi à construire une maison au Brésil. Donc par rapport à certains qui étaient déjà ici l'année passée et qui sont toujours là dans le même état, je me dis que j'ai quand-même avancé un peu. Le fait d'accepter la solitude aussi, et ça ne s'apprend pas en regardant une vidéo youtube, ça s'entraine... Comme la patience et la contemplation, ça ne s'achète pas et ça s'entraine, ... de toutes façons on ne peut pas être sur son smartphone et en même temps avoir l'idée de vivre une aventure pareille. Là je me retrouvai au milieu du gué, à un carrefour, tous ceux qui m'aiment ne veulent pas entendre parler de l'Afrique, mon père et les docteurs veulent essayer des choses qui ont déjà été essayées deux fois sur au moins les 6 mois à venir, que je reste ici ou au Brésil c'est égal, ma mère aussi, chacun a son avis, et moi je ne dois pas casser mon rêve. Je ne vis ni pour mon père ni pour personne, je vais réaliser mon rêve de gosse et ce site commencera enfin à ressembler à quelque chose qui correspond à la page d'accueil !

Pour ce qui est de la voiture et de la caravane, quand j’en aurai marre des lions, je pense que je pourrai soit laisser ma voiture et ma caravane en sécurité chez Christian, soit si la vie est vraiment trop difficile en milieu sauvage, qu'il m’aide à revendre sur place le tout et je pourrai prendre un avion pour la Suisse ou le Brésil, on verra.

Donc voilà, je pense que ce sera mon aventure hivernale 2024-2025, je ne vois pas ce que j'ai de mieux à faire, je prends décembre pour rouler, janvier tranquille pour traverser la jungle primaire (pas d'auvent, ma caravane sera mon cocon), et je pense au moins trois ou quatre mois sur place, voire 9 si je décide de visiter aussi le Botwana et la Namibie. Et puis à tous ceux à qui j'ai demandé conseil, ils m'ont dit de me trouver un hobbie, un truc intéressant à faire, quelque chose qui suscite mon intérêt, et il me semblait qu'après ma famille, plus grand-chose ne suscitait mon intérêt, alors comme je suis entièremenent équipé pour ce projet et que ça suscite mon intérêt, je vais le faire.

Il faut voir les choses comme ça : Un très long trajet de 9'000 kilomètres par routes goudronnées, il peut y avoir des contrôles frontaliers, des check-points ou des backchich à distribuer, mais en décembre la température est clémente et à part les soucis administratifs avec les humains, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes, donc le mois de décembre dévolu au voyage (maritime et routier), et ensuite ce sera le plaisir, juste un avant goût :

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Monthey, Malévoz, le 18 de septembre de l’an de grâce 2025 après NSJC

... début et fin de règne des lions qui doivent défendre leur rang à chaque fois qu'un lion nomade s'aventure sur leur territoir. Si le lion nomade gagne, le vieux roi n'a plus qu'à quitter son royaume et errer en attendant la mort tandis que le vaiqueur tuera tous les lionceaux de l'ancien roi, il ne restera plus rien du règne de l'ancien, ses femelles changent de roi, le royaume change de propriétaire, la descendance change d'ADN, impitoyable.

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