On va commencer par mon Noël ici, mais je ne sais pas trop quoi en penser, puisque Noël marque pour moi la naissance de NSJC et en même temps mon départ de la maison le 25 décembre 2023, ça reste donc mitigé.
La journée de la veille de Noël a d’ailleurs très mal commencé puisque j’ai fais un très long rêve ambivalent ou paradoxal qui me concernait, moi et ma femme. Parfois, il suffit de se rendormir pour que le rêve s’évapore et qu’on l’oulblie, et donc je me suis rendormi mais ça n’a pas marché. Depuis quelques jours, j'ai baissé les doses de ma molécule de la bonne humeur, et c’est avec une humeur massacrée que je me suis levé plus tard, comme si j’étais totalement vidé, sans plus aucune force, ni psychique ni physique, le moral en berne.
Il y a aussi un problème d’acide urique puisque je subis une crise aiguë de goutte. J’ai pris durant 6 ou 7 ans un médicaments qui faisait baisser l’acide urique dans le corps, et aux examens sanguin, j’étais dans les normes avec ce médicament. Pour faire simple, la norme indique qu’il ne faut pas dépasser 130 machins par litre ou décilitre ou millilitre de sang, parce qu’au-delà l’acide peut se cristalliser dans les articulations. Alors avec ce médicament j’étais dans les clous, à moins de 130. Lors de ma venue au Brésil l’année passée, je l'avais arrêté parce que j’étais sous médication Divine... Au dernier contrôle avant de partir, malgré une gêne sur le pouce du pied gauche que je mettais sur le compte d’un problème articulaire, ma docteure suisse a refait le test et j’étais à 430 machins d'acide urique. Elle m’a demandé si je n’avais pas mal mais comme tout semblait en ordre à part ce truc sur le gros orteil, je lui ai répondu que c’était tip-top comme ça.
Et donc depuis avant-hier, les cristaux ont migrés et se sont formés sous le talon gauche, ce qui est beaucoup plus embêtant pour marcher que sur le gros orteil. C’est seulement là que j’ai su que je faisais une crise de goutte assez sévère. Alors si ici on n’a pas de médecins, j’ai un pharmacien, et il a tout ce qu’il faut : de la colchicine pour dissoudre les cristaux et le médicament pour maintenir l’acide urique à un niveau acceptable. Ce qui est bien avec lui, c’est que je peux lui demander n’importe quoi, encore hier il m’a dit : «Tout ce dont tu as besoin, tu n'hésites pas, et pas besoin d’ordonnance entre nous, si je n’ai pas en stock je le commande» ! C’est pratique et ça évite les frais médicaux pour réclamer une ordonnance de ceci ou cela.
Le soucis quand on n’a pas de toubib qui prononce une posologie, c’est qu’on y va un peu au doigt mouillé sur les dosages. Pour la colchicine, je savais juste que c'est un poison à prendre à petites doses. Inutile de forcer comme je l’avais fait en Hongrie parce que le lendemain on était censé visiter Budapest à pieds, là je m’étais dit qu’il ne fallait pas y aller avec le dos de la cuiller… Le résultat c’est que j’ai passé la nuit aux chiottes. C’est donc un poison à manier avec prudence, et c’est ce que j’ai fait, j’attends encore un jour pour voir le résultat.
Enfin voilà, la journée du 24 décembre commence avec un songe ou un rêve complètement ambivalent qui regroupait deux sentiments totalement opposés, puis il a fallut régler ce problème de goutte, et compte tenu du moral qui était retombé au plus bas, je me suis rendu compte que tout ce que j’écrivais était nul, donc j’ai laissé tomber et suis resté à souffrir un peu sur mon lit.
Le soir, le frère d’Izac avait organisé une grillade avec une douzaine d’invité en guise de réveillon, dont le «véléador» (intraduisible, genre un conseiller ou un député) qui veut me faire citoyen de NS do Ouro, c'est d'ailleurs le seul de la ville. Il va présenter sa requête en janvier à la "chambre", ils sont 9 gaillards et vont devoir voter sur mon cas, mais il m'a assuré qu'il allait appuyer mon ... "dossier" ??? Rassurez-vous, aucun des 9 ne sait que je suis ici en tant que touriste, ils pensent que j’ai un permis de résidence ou quelque chose de ce genre. Parce qu’un type qui achète une moto, construit une maison, et fait venir une voiture de Sao Paolo sur un camion, c’est tout sauf un touriste (les apparences…). Je pense qu’ils vont tous se faire avoir en faisant citoyen un type qui n’a même pas le droit de rester sur le territoire national. Bon, on s’en fout, donc au bout d’un moment, je me suis dis que je ferai mieux d’aller voir Lia qui était restée seule à la maison sur son sofa. C’est la maison d’à côté de celle du frère d’Izac, il n’y a donc qu’un portail à passer pour y être. Et j’ai bien fait d’y aller, parce que comme moi durant le Noël 2023 que j’ai passé au lit, torturé par mon départ du lendemain, priant pour que quelqu’un vienne me donner un peu d’eau, eh bien c’est exactement ce que m’a demandé Lia, juste un peu d’eau.
Non, ceux qui ne connaissent pas un Noël sans eau ne peuvent pas comprendre, mais comme je connaissais la valeur de l’eau, eh bien je me suis dit que j’avais bien fait de venir la voir. Je lui donne l’eau et lui demande si elle veut boire un verre de vin par dessus le marché, et elle acquiesce. Mais pour le vin, il fallait aller jusqu’au frigo, dans la maison, et donc passer le seuil où il y a la porte en fer. Lorsque j’y vais, au dernier moment, je vois un machin qui bouge dans le rail de la porte, et d'instinct, j’allonge mon pas de 20 centimètres pour passer outre. Ce qui était une bonne idée en soit mais une mauvaise pour la réception sur le talon. Bref, je regarde qu’est-ce que c’est que ce machin et je me retrouve aux prises avec un serpent corail, dont le venin compte parmi les 10 plus puissants au monde. Ça avait d’ailleurs été un bon candidat pour mon test de la foi si j’avais été élu pape, mais je l’avais écarté parce que la bestiole ne semblait pas assez agressive, et surtout nonchalante, dans le genre qu’elle injecte le venin seulement si elle le veux, donc ça n’allait pas du tout, le résultat n'était pas garanti. Ceci dit, le venin était intéressant, un neurotoxique qui attaque le système nerveux central, les symptômes décrits semblaient rigolos.
M’enfin, là je voulais le capturer vivant dans un bidon, alors j’ai fait comme Saint François : «Bonjour frère serpent, veux-tu entrer dans ce bidon s’il te plaît ?». Mais ça ne lui a pas plût alors il a fallut le tuer d’un coup de manche à balai. Une fois la tête écrasée, je l’ai mis dans une bouteille vide, tant pis pour lui. J'ai quand-même servi le verre de vin à Lia, on a discuté un peu, et pour dire au revoir, je suis repassé du côté de la fête où j’ai emmené la bouteille. Tout le monde était scié, parce qu’à l’endroit où je l’avais trouvé, ça voulait dire que la bestiole pouvait entrer dans n’importe quelle chambre. Et un serpent corail dans la ville, ils n'avaient pas encore vu ça (il me semble que je vois pas mal de trucs que les autres ne voient pas, question de smartphone peut-être...?). Le «véléador» a examiné la chose d’un œil expert pour conclure en spécialiste que c’était un vrai serpent corail ! Sans blagues... Oui, parce que l’astuce c’est qu’il y en a des faux qui imitent juste les couleurs du corail pour faire croire aux autres bestioles qu’ils sont vachement venimeux, mais ils n’ont pas de venin. Les faux ont le ventre blanc et ne sont coloré qu’en surface, donc celui-ci c’était un bon, un authentique, un vrai méchant.

A 23 heures je n’en pouvais plus alors je suis rentré chez moi. J’avais diminué la dose de la molécule de la bonne humeur parce que j’avais écrit cet article impubliable, et je voulais voir si l’article allait tenir le choc d’une humeur différente ou bien s’il était correct. Il était correct, approuvé même par mon fils qui fut le seul lecteur, mais l’humeur était quand-même trop difficile alors j’ai rétabli un dosage plus adéquat et aujourd’hui j’ai vu la différence : réveillé en bonne forme et entrain.
Disons que de jouer au toubib tout seul c’est assez intéressant mais il demeure un sentiment d'insécurité (ce qui n'est pas la même chose que l'insécurité pure et simple). On y va quand-même toujours un peu au doigt mouillé sur les dosages, sans trop savoir, parce qu'on n'a pas une personne d'autorité qui écrit la posologie. Mais c’est intéressant parce qu’avec une pharmacie pareille où je peux me servir comme il me chante, c’est un peu comme si j’avais un immense stock de médicaments, et en guise de toubib : internet ! Je veux faire la sieste ? – Hop, une boite de 30 Zolpidem à 2,20 frs la boite…, bref, tout est un peu du même tonneau : on jette en l'air et on picore à la volée. Quoique, ... j’ai été trop prudent sur la colchicine et la crise est restée, même si atténuée, et ce soir je vais doubler la dose pour dissoudre ces cristaux pour de bon.
Mais ce matin, très bonne humeur, et puis on était le 25 décembre, pille 2026 années après la naissance de NSJC, pille 2 ans après ma séparation, alors j’ai fumé l’un de mes deux Davidoff avec mon serpent sur la table, grande musique dans les écouteurs, formidable ! J’ai même pensé à mon oncle Gaby qui m’avait conté sa rencontre avec Zino Davidoff en personne (un type qui ne s'habillait qu'en grande pompe version fin 19ème siècle ;-)), et c’est vrai que le cigare a été un régal (Davidoff Winston Churchill : THE LATE HOUR).
Ça m’a motivé pour faire quelques photos sympas :


Mais bon, on ne va quand-même pas laisser traîner cette saloperie sur ma terrasse, donc :



Rassurez-vous quand-même, mes deux petits colibris ont eu droit à une scépulture digne, les oiseaux du bon Dieu ne sont pas de la même engeance que les serpents...

Ensuite j’ai pris mon bain de soleil, mais le soleil est si fort que je ne peux faire que 10 à 12 minutes par côté, pas tant plus, ça suffit pour mon psoriasis. Je le mentionne parce qu’en sortant de chez moi, je vois que mon voisin à de nouveau accroché sa mule à un arbre auquel j’ai coupé toutes les branches, donc pas d’ombre ! Oui oui, droit devant mon portail, et mon voisin du dessus c’est un vrai con (de notoriété publique) qu’il fallait fouiller à chaque fois qu’il venait sur le chantier parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de piquer un truc à chaque passage. Un cleptomane, un jour je l’ai même surpris à l’intérieur de mes murs (sur ma propriété quoi), je lui demande ce qu’il fout là et il me raconte tout un tas de salades, genre qu’il faut vérifier l’électricité parce qu’il va à Sao Paolo, des conneries comme ça, mais je l’ai éjecté vite fait. Bon, donc le type vit à Bacha Fundo, c’est un peu avant d’arriver à Riacho Fundo, mais il a aussi cette maison là, droit à côté de la mienne, et il gare sa mule toute la journée en plein soleil devant ma porte. J’ai été mangé chez Vera et je lui ai dit : «Quand je retourne, si sa mule est encore là au soleil, je la décroche et je la mets sous mon couvert avec un sceau d’eau pour boire.» Elle m’a dit de ne pas le faire parce que la mule allait déféquer sur ma terrasse, donc je l’ai pas fait. Mais je retourne à la maison une heure plus tard et sa mule est toujours là, sous un soleil de plomb. Je vois bien qu’elle en souffre parce qu'elle se dandine et se ventille avec sa queue et sa crinière. J’ai été remplir un sceau d’eau, lui ai laissé boire ce qu’elle voulait, puis j'ai versé ce qui restait sur son dos avant de la détacher et de lui dire de déguerpir de là. Elle est partie faire un tour, mais après la sieste, à 15 heures, elle était à nouveau là, sans corde ni rien, juste plantée là en plein soleil et attendant…, non mais quelle tête de mule ! A 15h30, Beny se faisait baptiser


... et lorsque je suis revenu à cinq heure moins quart, elle était toujours là, souffrant sous le soleil en attendant le cleptomane.
A cinq heures je suis retourné à la messe, et à la fin de la messe, j’ai appris que mon cadeau de Noël était arrivé à Rio da Caixa, le chef lieu, c’est le maximum que le type du camion acceptait d’aller, ici on est vraiment au bout du monde et le gars n’allait pas faire les 20 kilomètres sur cette piste avec ma voiture sur son camion. Alors voilà, tout est bien qui fini bien, demain matin je vais aller chercher ma voiture avec Izac, à midi je mange chez Analva, et l’après-midi j’emmènerai Lia à Riacho Fundo, même si elle ne voit rien elle s’en fout, elle veut respirer encore une fois l’air de Riacho Fundo, alors on va y aller.
PS 1 : Ce qui est chouette ici à Noël, c'est qu'il n'y a pas de cadeaux, le frère d'Izac invite chez lui, et les cadeaux c'est la bouffe : si les invités n'apportent rien eh bien on ne mange rien, alors chacun apporte quelque chose et on mange. C'est mieux comme ça que de voir que le fiston a réussi à se faire offrir une Playstation qui date du 20ème siècle, qui a sans doute dû couter une blinde et qu'il ne va jamais utiliser, mais au moins maintenant il les a toutes..., les Playstations, va être bien plus avancé comme ça !
PS 2 : J'ai bien fait de mettre ce titre pour déconner, parce que sans déconner, hier soir, même si la bestiole cherchait plutôt la fuite à l'attaque, une fois acculée dans le coin, eh bien il en faut pour aller la ramasser à mains nues (de la foi, pas des burnes). Du coup, le bon Dieu a bien fait de me mettre ce serpent à disposition pour vérifier, et j’ai échoué, tout content d’avoir un manche à balai pour tapoter, et même pas tranquillement, ...quand on connaît les symptômes, eh bien l’adrénaline est là, donc on flippe quand-même. Merde, loupé le test de la foi, c’est pas bon pour la guérison de Lia cette histoire.
NS do Ouro, le 25 de décembre de l’an 2025 qui suit la naissance de NSJC (autrement dit : son 2026ème anniversaire).