Mais d'abord quelques nouvelles et en guise de nouvelles fraîches, de l’instant, eh bien il est 4 heures du matin, et à défaut d’avoir d’autres idées et en l’absence de sommeil, eh bien je me suis dit que j’allais écrire à mes fidèles 35 followers, d’où la petite prose que vous êtes en train de lire.
Je suis actuellement à ma Poussada de Salvador, et là où en Suisse en plein soleil je n’arrivais pas à crapoter un cigare entier à l’extérieur à cause du froid, eh bien ici j’écris à l’extérieur en pleine nuit et à moitié à poil, c’est appréciable.
Le voyage a été riche en enseignements, car même si je suis parti avec ma vertèbre sans doute ressoudée avec le temps, il reste ce problème d’arthrose sur la colonne et c’est vraiment compliqué pour voyager coincé dans un avion. On peut dire que le 7 décembre, j’ai eu droit à une journée de 29 heures grâce au décalage horaire, et durant ce laps de temps, j’ai passé 24 heures dans les transports (train, avion, taxi et les attentes dans les aéroports). Durant le trajet Genève-Lisbonne en classe éco (qui ne change rien de la classe affaire parce qu’ils ont les mêmes sièges), il a fallut que je trouve la position la moins mauvaise qui consistait à laisser ma tête peser sur le siège de devant, les bras posés sur la tablette dépliée devant, et ainsi coincé, le dos n’avait plus d’effort à fournir pour se tenir droit.
A Lisbonne, j’ai fait comme l’année passée, je me suis couché sur le dos durant une heure, devant le lounge, sur la moquette, ça m’a fait du bien, mais pas assez pour rattaquer plus de 8 heures d’avion ensuite. Mon copain Thibaud a pris un autre vol qui passait par Frankfort, puis Sao Paolo, pour enfin remonter à Salvador. Je lui ai téléphoné ce midi, il était encore dans en bus pour rejoindre une plage à 4 heures de Salvador, et tout allait bien, il était en forme (et il était parti en même temps que moi). C’est là que je vois la différence entre un organisme en pleine capacité de ses facultés et un vieux comme moi, qui cherche le vol le plus direct et qui met des enchères sur la classe affaire pour le bout Lisbonne-Salvador. Et donc après Lisbonne, j’ai à nouveau pu voyager couché, et radicalement couché ! Dans le genre que j’enfourne le repas du soir et que je débarrasse tout dès le plat englouti au désarroi de l’hôtesse : «Mais… il y a encore le dessert, le fromage et le café… !» … «eh bien donnez-le à un type de la classe éco qui a de l’appétit, moi je dois me coucher.» Voilà, ça c’est l’enseignement : Je ne suis plus apte à voyager assis durant autant de temps, et donc je crois que j’ai définitivement besoin de billets en business, mais pas comme les autres qui ont l’air en pleine forme et qui voyagent comme ça parce que ça leur plaît, j’ai l’impression que pour moi c’est réellement une nécessité organique.
Alors j’ai mis mon siège à l’horizontale et j’ai fait ce que je sais faire de mieux lorsqu’il n’y a rien à faire, j’ai prié mon chapelet. Non, pas un chapelet, mais les 20 mystères à la suite, avant de recommencer parce qu’il n’y a pas de 21ème mystère à décortiquer.
A propos de chapelets, la veille du départ, j’en ai profané un, oui oui : découpé, cassé à coups de marteau avant de le brûler et remettre ce qui restait dans la boite dans laquelle il m’avait été offert pour le retourner à l’expéditeur (trice). Je ne sais pas si c’était un chapelet béni ou pas, je m’en fiche, mais il venait de Jérusalem (et d’un), et il m’avait été offert par une personne qui ne m’a plus adressé un mot depuis 2 ans (et de deux). Oui, vous l’avez deviné, ma femme ! A l’époque où on était encore ensemble, je lui avais proposé de la payer pour une heure de tendresse sans sexe, mais c’était déjà trop demandé, et depuis la séparation, je ne lui ai plus demandé de tendresse, mais juste une heure de discussion, … sans réponse. Je l’ai encore demandé à la juge, je l’ai demandé à l’hôpital, j’ai demandé à Dieu, mais visiblement, après 30 ans de mariage, elle n’avait pas une heure à me consacrer depuis 2 ans. Alors quand tout à coup elle m’offre un chapelet en bois d’olivier (donc difficile à casser), avec une gentille petite carte pour me souhaiter un joyeux Noël et un bon voyage… ? Oui oui, on parle de la même femme qui a refusé de prendre le téléphone que le fiston lui tendait au Noël 2024 pour que je lui souhaite une bonne fête de la nativité de notre Seigneur.
Alors non, ça suffit la comédie et ça suffit de me prendre pour un con, donc j’ai détruit le chapelet (coupé, cassé, brûlé), et déchiré son mot dégoulinant d’hypocrisie. En retour j'ai griffonné des vœux horribles sur un papelard avant de tout remettre dans la boite, fait un joli emballage cadeau, et transmis à l’émissaire pour le lui donner. Oui, parce que comme elle ne veut plus ni me voir ni m’entendre, on fonctionne à coup d’émissaires, … un peu comme lorsque Washington veut causer à Téhéran, ils doivent passer par la Suisse parce qu’ils boudent.
En Suisse, je croyais avoir perdu la foi, je ne priais plus, je n’allais plus aux offices, mais ici je sens que je vais à nouveau prendre la direction de l’Église parce que Léon commence à me taper sur le système par son insignifiance et parce qu’il ne peut pas s’empêcher de citer à tord et à travers son illustre prédécesseur. En 7 mois, il n’a rien fait à part manger avec 42 paires d’invertis et anoner des salades au lieu de trancher dans le vif du sujet : la foi ! En gardant tous les parasites apostats aux postes clef de l’Église à commencer par le pornographe Tucho à la tête de la Doctrine de la foi. Bref, il n’a rien fait et je commence à croire au témoignage qu’a fait un cardinal directement après le conclave, disant que tout avait été organisé par Franciscole en personne qui savait qu’il avait mené l’Église au bord du schisme et qu’il faudrait un temps d’adaptation des fidèles pour repasser à la vitesse supérieure et faire aboutir ses réformes. Léon, malgré son nom (lion), fait exactement ce que le cardinal avait prévu en mai dernier : il calme le jeu pour que la grenouille (les fidèles) ne se rend pas compte que l’eau chauffe gentillement mais dangereusement. Bon, eh bien pour la peine et si ça vous intéresse, je vais vous donner le témoignage du cardinal à peine quelques jours après le conclave, en un temps où les soirées romaines se distinguaient entre les ploucs qui dînaient ensemble comme des ploucs et les vraies soirées où l’hôte avait réussi à inviter un cardinal. A l’époque où j’ai lu ça, je n’y ai pas cru, mais aujourd’hui, ça semble difficile de croire autrement :
La soirée était chaude et accueillante ; depuis cette terrasse, Rome s’étendait, magnifique et imposante, vieille de plusieurs millénaires et agitée comme une adolescente. Une brise impertinente rendait justice à une journée torride.
Le dîner avait été informel et agréable, la plupart des invités étaient déjà rentrés chez eux, après avoir pris congé de la maîtresse de maison, prodigue en compliments : pour la maison, pour la nourriture et pour la compagnie. La dame avait été impeccable, telle une châtelaine médiévale.
Il était assis sur une chaise longue, le col de sa chemise défait, un crucifix dans la poche de sa veste, un verre à la main, les jambes croisées ; une posture de détente totale. La fatigue de la semaine et la qualité des libations faisaient leur effet sur ce physique âgé, mais toujours athlétique. Le regard fixé sur le panorama immortel des forums impériaux, il semblait esquisser un sourire de satisfaction. C’est maintenant ou jamais, pensai-je. Je pris mon verre de cognac et m’approchai de lui.
« Rome est belle, n’est-ce pas ? », ai-je tenté pour briser la glace en le prenant par surprise.
« Surtout quand elle dort ! », m’a-t-il répondu du tac au tac, comme s’il s’attendait à cette question : sa légendaire vivacité d’esprit !
« Éminence, à quoi pensiez-vous ? » insistai-je.
« Je me détendais », répondit-il.
« Si je vous dérange, je m’en vais », ai-je tenté.
« Mais non ! Restez », me dit-il avec une réelle bonhomie.
Je pris donc mon courage à deux mains et m’approchai avec une chaise ; je m’adossai au fauteuil et croisai les jambes. Je sirotai une gorgée de cognac et tentai d’aborder le sujet avec précaution :
« Belle compagnie ce soir, vraiment une soirée très agréable. »
« Oui », répondit-il sans quitter des yeux le Sénat romain.
« Il n’y a pas à dire, insistai-je, la ‘vieille garde’ a toujours son charme. Celle qui est présente ce soir représente l’ancienne classe dirigeante, qui s’exprimait dans un italien parfait et ne se limitait pas à des profils Facebook. Le monde change et je ne sais pas s’il change pour le mieux ! »
« Mon cher fils, me répondit-il, le monde change, pas seulement la classe dirigeante ; et il ne change jamais ni pour le mieux ni pour le pire, il change, tout simplement ».
« De ce point de vue, l’Église de Rome n’a de leçon à recevoir de personne. Elle a une capacité à lire les temps nouveaux et à y répondre qu’aucune structure humaine n’a jamais eue. D’ailleurs, elle a deux mille ans d’expérience », ai-je commenté en souriant.
« Certains disent que c’est l’Esprit Saint », dit-il.
« Comme au Conclave. N’est-ce pas, Éminence ? » ai-je tenté pour le prendre au dépourvu.
Il sursauta, il se laissait aller à une discussion banale et prévisible, il ne s’attendait pas à cette digression. Après avoir sursauté, il se raidit et me fixa pour la première fois d’un regard méfiant.
« Mon fils, tu ne veux pas me faire excommunier ? Tu sais bien que je ne peux pas parler du Conclave », dit-il en souriant.
« Allons, Éminence ! Depuis Summi Pontificis Electio [motu proprio de Jean XXIII en 1962, ndt], seuls les laïcs risquent l’excommunication », dis-je en écartant les bras et en rejetant le menton en arrière avec un sourire.
Il éclata de rire et s’affala dans son fauteuil. Je tentai le tout pour le tout et le pressai :
« Allons, Éminence, comment cela s’est-il passé ? Est-il vrai que Parolin a retiré sa candidature ? Est-il vrai que le Collège des cardinaux a voulu trouver un profil plus modéré après Bergoglio ? ».
« Mon cher enfant, me dit-il, tu n’as vraiment rien compris : Prevost était le seul candidat de Bergoglio. Même peu avant sa mort, cette vieille tête de mule d’Argentin avait appelé tous les cardinaux en qui il avait confiance et leur avait dit : ‘Je vous recommande : après moi, ce sera au tour de l’Américain. Missionnaire, augustinien, ce sera le meilleur pour l’Église universelle’. »
« Alors pourquoi ces votes pour Parolin ? » ai-je tenté de contredire.
« Prevost était déjà en tête lors du premier scrutin, largement en tête. La fumée noire du soir du 7 mai est arrivée avec tout ce retard parce que ce saint homme, Mgr Cantalamessa, s’était attardé outre mesure avec les exercices spirituels. Prevost avait à sa gauche, portés par les hyper-bergogliens, ceux que j’appelle les ‘bergogliens malgré Bergoglio et au-delà de Bergoglio’, à savoir Parolin, et à sa droite, les traditionalistes, guidés par Robert Sarah, qui soutenaient le cardinal Erdo. »
« Mais pourquoi Prevost précisément ? » demandai-je.
« Parce que Bergoglio avait très clairement compris qu’après ses coups de boutoir, il fallait un ‘normalisateur’, quelqu’un qui rassure la Curie sans faire partie de la Curie ; quelqu’un qui rassure les progressistes sans être traditionaliste et enfin, quelqu’un qui rassure les traditionalistes, parce qu’il est perçu comme un modéré. C’était cette dernière chose qui inquiétait le plus le vieux pape, il avait le sentiment précis qu’à un certain moment de son pontificat, on avait effectivement frôlé le schisme. Bref, il fallait quelqu’un qui unisse, même un peu terne, mais après les feux d’artifice, un peu de silence, ça va aussi.
Écoute, me dit-il en approchant son visage du mien, je vais te confier une chose, même le nom, je pense que le Pampa argentin a eu son mot à dire ; il fallait le nom d’un pape de la tradition, mais aussi le premier pape qui a ouvert l’Église au monde moderne, celui de Rerum Novarum ».
« Qui a débloqué la situation ? » ai-je demandé avec une curiosité envahissante.
« Mais alors tu n’as rien compris ! Il n’y a jamais eu d’impasse ! Il ne manquait que quelques voix lors des autres votes. C’est seulement à ce moment-là, pour en finir rapidement, que l’homme de confiance de Bergoglio, le cardinal Jean-Claude Hollerich, qui est justement le rapporteur général du Synode, la créature de Bergoglio, est intervenu. Hollerich a remis les choses en place et Parolin, à ce moment-là, a déclaré qu’il n’était pas disposé à être élu. Ce fut donc un plébiscite : 107 voix. Le pauvre Erdo a même demandé, je crois, à ne plus avoir de voix, mais les traditionalistes extrémistes avaient compris le jeu et voulaient exprimer leur désaccord. En somme, seuls ceux qui se sont trompés n’ont pas voté pour Prevost », et il éclata d’un rire tonitruant et libérateur, et donc aussi un peu grossier.
« Et vous, Éminence, quelle était votre position ? »
« J’étais pour Prevost depuis le début. Je le connais et je partage la logique de Bergoglio. C’est le meilleur choix, certes moins brillant, mais il faut quelqu’un qui consolide les ‘coups de boutoir’ de François, il faut un Paul VI qui rassure et confirme. Lui, Prevost, est une personne digne, très sérieuse, disponible, un missionnaire dans l’âme. J’ai un seul doute sur sa résistance physique, le rythme de travail du Pape est terrible, mais vous verrez, il saura s’organiser aussi sur ce point.
À propos de Jean XXIII, une éminente théologienne, Hannah Arendt, a écrit: ‘Un chrétien sur le trône de Pierre’. Je pense que cette expression peut également s’appliquer à François; tandis que pour Léon, on pourrait dire : ‘Un prêtre sur le trône de Pierre’. En somme, c’est ce dont nous avons besoin dans une période historique comme la nôtre ».
« Bien sûr, aussi en tant que choix géopolitique. »
« Exactement, pensez à la relation d’un Américain avec Trump. Ils étaient déjà tous prêts à crier au ‘scandale tiers-mondiste’ avec l’élection d’un Asiatique ou pire, d’un Africain. Le jésuite argentin y avait pensé et les a bernés. Bergoglio est un génie ! »
« Oui, mais maintenant, si je comprends bien, tout est gelé. Toute la dynamique mise en marche par la révolution bergoglienne s’arrête », ai-je objecté.
« Au contraire, Bergoglio s’était rendu compte qu’il avait atteint le point de rupture maximal. En effet, il n’a pas poussé plus loin le célibat des prêtres, le sacerdoce féminin et d’autres sujets qui font l’objet de polémiques doctrinales depuis des siècles. Il s’agit maintenant de consolider l’espace occupé, jusqu’au prochain pontife, qui sera probablement un Africain et qui fera un pas en avant supplémentaire, décisif et définitif. Tu verras qu’après Léon, il y aura un Jean XXIV, dit-il en souriant, puis le Synode, qui sera l’esprit de Bergoglio qui restera dans l’Église pour veiller sur elle. »
« Je dois dire que cette conversation fait ressortir un profil de Prevost un peu, comment dire, effacé », ai-je ajouté.
« C’est tout le contraire, s’est emporté le cardinal, Prevost a la tâche historique, je dirais presque mystique, de maintenir l’unité de l’Église du Christ ; Ut unum sint, non praevalebunt. Leon doit représenter la continuité de la mission.
La mission de l’Église fonctionne si elle est en continuité avec elle-même ; elle ne peut dépendre des caractéristiques du pape en fonction ; nous devons poursuivre la mission qui nous a été confiée par Jésus, en correspondant dans nos actions à un dessein divin ».
J’essayai d’apaiser la tension : « En somme, en mission pour le compte de Dieu, comme les Blues Brothers, eux aussi de Chicago », dis-je en riant.
« Exactement », répondit-il en riant et en se détendant à nouveau sur sa chaise longue.
« Éminence, on y va ? » lui murmura presque à l’oreille un jeune prêtre, sorti on ne sait d’où.
« Oui, aide-moi à me lever, sinon ce jeune homme va me clouer ici encore une demi-heure », dit-il avec une réelle bonhomie.
« Excellence, je ne voulais pas vous déranger », m’excusai-je, mortifié.
« Ne t’inquiète pas, je ne parle qu’à ceux que je veux et je ne dis que ce qui peut être divulgué. Moi aussi, je ne suis qu’un humble ouvrier dans la vigne du Seigneur », dit-il en me faisant un clin d’œil, tout en s’appuyant sur son assistant.
La maîtresse de maison arriva rapidement, lui offrit son bras et l’accompagna jusqu’à la porte, lui demandant de prier pour elle et de la bénir, tout en le remerciant pour sa présence, toujours précieuse et jamais banale. Alors qu’il se trouvait sur le seuil, il se retourna vers moi et me dit :
« Hé Helder, écris bien, car tu portes le nom d’un des pères de l’Église, d’un homme qui a été une source de réflexion pour nous tous, un homme que Bergoglio considérait comme l’un de ses maîtres ».
Je souris avec satisfaction et, alors qu’il entrait dans l’ascenseur, je fus saisi d’étonnement : j’étais en effet certain de ne pas m’être présenté à lui. Je repensai alors au rôle du Saint-Esprit, qui prend parfois des formes inattendues ; quelqu’un continue probablement à croire qu’Il existe vraiment.
Voilà, c’était mon petit intermède papal, parce qu’il fait le contraire de ce qu’il faut faire pour raffermir la foi : Une cure d’amaigrissement drastique de tous les prélats qui n’ont pas la foi, curés et congrégations comprises. Sans le test de la foi, il n’y a que de belles paroles creuses qui font les délices des tièdes.
Je vais quand-même attendre un peu avant de l’excommunier, je ne voudrai pas passer pour le type qui excommunie 2 proto-papes la même année, on verra ça à la St Sylvestre. Mais bordel comme c’est difficile de prier et d’avoir la foi en Suisse, tout est si bien organisé qu’on a même plus besoin de Dieu, ici Il est encore nécessaire. Quoique, quand j’ai vu les brésiliens dans l’avion, j’ai compris qu’il était tout simplement difficile d’avoir la foi et de prier lorsqu’on a un écran en face de soit et un smartphone dans la poche. Parce que lorsque l’écran ne nous intéresse pas et qu’on a pas de smartphone, on voit plein de trucs que les autres ne voient pas. Comment on ferme la porte d’un Boeing 330 ? Vous le savez ? Non, bien sûr que non, comme tous les passagers en business non plus, mais moi je sais parce que je regarde autre chose que les écrans. Et comment fait l’hôtesse quand elle voit que la bouteille de champagne est presque vide mais qu’il reste un peu au fond quand-même ? Eh bien personne ne le sait, moi oui. … et ainsi de suite, c’est comme si les gens ne sont plus dans la réalité, ou bien alors ils s’en foutent de la réalité, ils ont une storie à suivre...
Ceci dit, je suis content de la surprise qui m’attend chez moi, à NS do Ouro, parce que c’est comme un petit miracle (rassurez-vous, les maçons n’y sont pour rien, personne n’y est pour rien), c’est la providence qui a agencé ça, vous verrez lorsque j’y serai.
Voilà, maintenant il est 15h00, mon taxi va venir me chercher à 16h00, et à 18h00, j’embarque pour 12 heures de bus, je posterai la suite et la surprise demain ci-dessous ;-)
Salvador de Bahia, le 9 décembre de l’an 2025 qui suit la naissance de NSJC.
La ballade Salvador – NS do Ouro
Bon, ne vous excitez pas trop pour la prose ci-dessus et ces histoires de chapelets, on ne va pas en faire un fromage, ce n’était juste pas le bon timing,... et puis j’ai un chapelet que j’ai reçu en 1991 et qui est toujours dans ma poche + un chapelet de secours que j’ai acheté à Lourdes en 2022, alors un troisième… pour quoi faire ? Comme les gars qui l’accrochent au rétroviseur mais qui ne savent pas comment ça marche (les mystères). Pour le reste, cette histoire du jeune journaliste qui discute avec un cardinal, c’était un truc qui avait parût dans un journal italien et avait provoqué quelques remous en Italie dans les milieux intéressés, mais impossible de savoir si c’était vrai ou pas. Ce n’est qu’avec le recul qu’on peut imaginer que le pseudo cardinal était finalement peut-être un vrai cardinal et n’avait peut-être pas tord… (vu la tournure des événements)
Mais bon, il me semble que je suis revenu ici dans de bonnes dispositions parce que mine de rien, entre la gare de bus hier soir et l’arrivée ici ce matin, j’ai réussi à faire 2 œuvres de charité. Je ne vais pas m’attarder sur la première, c’était juste un petit vieux sans jambes dans une chaise roulante, devant la gare routière, à côté de moi qui fumait avant de prendre le bus. Le type n’avait pas l’air de mendier, d’ailleurs il ne m’a rien demandé et je fumais à un mètre de lui avec un chariot et 3 bagages dessus, mais j’ai vu qu’il faisait un petit signe aux passants, alors au bout d’un moment, je lui ai demandé : «Monsieur, je m’excuse de vous importuner, mais est-ce que vous avez besoin d’argent ?» Le type me dit oui, et je lui demande combien il en a besoin parce que j’en ai tout plein, de l’argent, j'ai fait du change à l'aéroport. Il me dit que c’est égal, tout don serait le bienvenu… J’ai donné lourd alors il m’a dit : «Dieu est grand !», … «- ah bon ?, vous êtes sûr ?»…, et là je vois sur la façade de l’immeuble en face écrit en tout grand, et même illuminé : «Jésus-Christo e o Senhor». Je lui demande s’il s’agit de ce Dieu là et il confirme que oui.
Donc va pour ça, Dieu est grand et le Seigneur est Jésus-Christ.
Ma seconde œuvre de charité a été plus difficile, c’était dans le bus, un bus avec 2 chauffeurs et 6 passagers (moi compris), un bus «leito», ça veut dire «lit», mais c’est plutôt des sièges style chaises longues, et au lieu de 4 rangées, il n’y en a que 3, donc c’est large et spacieux. Et là monte un type d’au moins 150 kilos (oui, j’ai fais 131 kilos donc je peux dire «au moins 150»), genre que même si les sièges sont larges, eh bien les accoudoirs faisaient office de gabarit pour le gaillard. M’enfin, le bus part à 18h30, il fait déjà nuit noir, et dans le bus, ils ne laissent pas un petit éclairage d’ambiance comme dans l’avion, il fait vraiment nuit noir aussi, sauf si on allume le plafonnier où il y a aussi la ventilation et le prises USB. Bon, donc le gros Monsieur a un smartphone de mauvaise ou d’excellente qualité, je ne sais pas je ne connais pas ces bidules, mais son écran éclairait autant qu’une lanterne : tout le bus ! D’ailleurs il devait laisser son chargeur super-rapide (mais ça je ne le savait pas encore à ce moment-là) branché au plafonnier non-stop tellement ça illuminait. Et donc entre 18h30 et 21h30, il parle avec plein de gens, reçoit des notifications, des messages ou je ne sais pas quoi, mais il répond, rappelle, le gars est au taquet et se sent le devoir de répondre à tout, mais vers dix heures moins quart, à défaut de correspondant, il arrête de parler, mais continue cependant de regarder son hypnotiseur. Alors quand on est dans le bus les yeux fermés, on voit bien à travers les paupières les lumières changer à mesure qu’il scrolle, et s’il élève un peu son écran et qu’on a un éclairage direct, on a l’impression que quelqu’un nous braque une lampe de poche sur le visage. Très désagréable, mais j’avais mon sweet à capuche Audemars Piguet, alors en rabattant la capuche sur les yeux, ça allait un peu mieux. Bon, à 22h30, les chauffeurs s’arrêtent à une station pour casser la croûte au milieu de nulle part, mais c’est là que s’arrêtent tous les bus qui passent par là. Bon, donc le gros bonhomme sort avec son appareil en laissant son câble pendouiller au plafonnier.
Et là me vint une idée hyper-charitable que je cogitais déjà depuis une demi-heure. Je sors aussi pour acheter un coca et fumer une clope, et je vois le gars assis à l’extérieur du restaurant, droit devant le bus, toujours hypnotisé par son bidule, et donc à la fin de la clope je retourne dans le bus, je décroche son câble chargeur hyper-rapide du plafonnier (c’est là que je sens que ce n’est pas un chargeur comme le mien, ça avait l’air plus costaux), je ressors du bus avec son câble blanc à la main, le gars est toujours hypnotisé donc il ne tilte pas du tout, et je jette son câble à la poubelle, là, juste à côté de lui. Je re-fume une parce que je vois que les chauffeurs sont toujours entrain de manger, et le type ne capte pas du tout que son chargeur est dans la poubelle à côté de lui.
A 22h50, les chauffeurs remontent dans le bus, comptent si les 6 passagers sont là et démarrent. Le gars regarde au plafond et ne voit pas son câble, mais il ne s’inquiète pas, il doit se dire qu’il est tombé par terre ou quelque chose comme ça, et il reste hypnotisé par son écran jusqu’à 23h02, heure à laquelle son bidule extra-lumineux flanche pour de bon à défaut d’énergie. Mais comme je l’ai déjà dit, il fait plus de 150 kilos, son siège fait office de gabarit et il ne va pas se mettre à 4 pattes dans le noir pour chercher son cordon, alors il se décide enfin à se laisser aller à un repos bien mérité, et moi aussi.
A 03h30 du matin, les chauffeurs font une halte à Brumado pour décharger un passager. Je ressors fumer une cigarette, et en passant à côté du bonhomme, je le vois ronfler du sommeil du juste, et là je sens que tout son être me remercie : ses yeux, son cerveau, son corps, du genre : «Merci de m’avoir délivré de cette abomination». Satisfait d’avoir pu accomplir une seconde œuvre de charité pendant le voyage, je sors et fume la cigarette du juste.
A 05h00 du matin, le chauffeur fait des manœuvres, le gars se réveille et me demande où on est, je lui dis, mais il croit que le chauffeur est entrain de repartir alors il gueule qu’il doit sortir, mais le chauffeur était justement entrain de positionner le bus pour décharger. Donc tout va bien, il a le temps de ramasser ses affaires, allumer son plafonnier pour chercher son câble qui est resté dans une poubelle au milieu de nulle part, ne le trouve pas, n’en fait pas un fromage et descend du bus reposé. Alors merci qui ? – Merci David ! Sans moi il aurait passé la nuit sur son bidule et n’aurait rien dormi tandis que là il avait l’air bon pied bon œil après 6 heures de sommeil.
Comme quoi, en étant un peu observateur, eh bien on peut deviner les besoins des gens, et lui avait besoin de reposer son cerveau, comme l’hôtesse qui a vidé très professionnellement le fond de champagne dans l’évier. Pour le reste, non, ce n’était pas un Boeing mais un Airbus 333-néo, mais je ne vais pas divulguer les manœuvres à faire pour fermer ou ouvrir la porte, pas envie de donner des idées à des suicidaires comme moi.
Finalement, j’arrive à 06h00 au terminus des bus, et un type vient me chercher pour les 60 derniers kilomètres, 40 sur route et les 20 dernier sur… on ne peut même plus appeler ça une piste, il a tellement plut que la route ne ressemble plus à rien et ça roulait à 8 km/h par endroit. C’est dingue, mais c’est là qu’on se dit qu’une piste pareille ne mène en nulle part à part au bout de la terre, là où les gens vont pour se jeter dans le vide lorsqu’ils arrivent au bord du monde… C’est absolument impossible d’imaginer qu’il y a une ville de 3000 habitants au bout de cette piste complètement défoncée, même les africains seraient choqués. Bon, mon chauffeur m’a dit que cette fois-ci c’est bon c’est décidé de la part des huiles de Salvador => d’ici la fin de l’année prochaine, cette route sera goudronnée ! Les politiciens ont enfin mit le tampon pour financer la chose.
Alors si la route en terre est bien entretenue, ça a son charme, c’est bucolique, campagnard, sympa en moto cross, et même si les suspension des voitures tapent un peu ce n’est pas si grave, mais là non, c’est vraiment trop, il y a des trous de 30 à 50 centimètres, des ravines, des pierres saillantes partout, c’est pas possible. Alors le bon équilibre serait une route en terre comme elle l’était l’année passée avant le carnaval, lorsqu’ils l’ont mise en état pour accueillir les vedettes bahianaises. Parce que l’asphalte c’est confortable mais ça signifie que d’autres complications vont réellement arriver aussi ici, comme le code de la route, la police, les autorités et d’autres sortent de nuisibles.
Mais nous n’en sommes pas encore là, parce qu’entre le tampon et l’asphalte réelle, il peut se passer encore un moment.
Ceci dit, me voilà de retour avec un grand plaisir de retrouver des gens qui m’apprécient.
C’est merveilleux !
On en arrive au fin mot de cette histoire merveilleuse qui a eu lieu chez moi, sous la terrasse que j’ai fait construire. Alors pour commencer et être tout à fait franc, ici il n’y a pas tellement de bestioles dangereuses comme en Afrique. J’ai déjà tué 2 scorpions à l’intérieur de ma maison, on a tiré la terrasse sur un nid de tarentules avec la maman plus grande qu’une main d’adulte et les enfants plus grands que les plus grandes araignées suisses, mais ce n’est pas dangereux.
Pour dire la vérité, si le scorpion te pique, ça va te faire un mal de chien là où il aura piqué durant plusieurs jours mais rien de bien méchant, et si une tarentule te mord, t’aura peut-être de la fièvre durant quelques jours mais ça n’ira pas plus loin. Si tu fais chier une grenouille, elle va te pisser dessus et ça va te faire des démangeaisons de la peau mais rien d’autre, et si tu te baignes et qu’un piranha vient te croustiller un peu, si tu fais un mouvement réflexe (et dans ces fleuves tu le fais automatiquement) il va comprendre que la proie est trop grosse pour lui et va lâcher l’affaire, donc rien de méchant non plus. Le seul truc qui pourrait être grave ce serait un serpent, mais il n’y en a que 2 qui sont mortels : le serpent corail avec un venin neurotoxique extrêmement puissant, mais la bestiole est de tendance nonchalente, a de petites dents, et injecte son venin par une sorte de mouvement de machouillage, et donc t’as le temps de t’en débarrasser avant d’avoir atteint la dose mortelle, tandis que pour ce qui est du serpent à sonnette, s’il sent que quelqu’un approche, il agite sa queue et on entend le grelots donc faut être idiot pour lui sauter dessus. Pour ce qui est des jaguars, ils ne vont pas attaquer un être humain, ils ne sont quand-même pas aussi ignares que les insectes cités ci-dessus. Et s’il y en a dans les sierras, je n’en ai jamais vu, c’est le genre de bête qui te voient 10 fois avant que tu ne l’aperçoives qu’une fois.
Ceci dit, au milieu de tous ces animaux qui pourraient être désagréables, il y a aussi les oiseaux, et justement, sous ma terrasse, outre une famille de chauve-souris, il y a ça :
Non, pas le bordel, mais à droite, à première vue, ce n’est qu’une sorte de petit arbuste qui a poussé là, mais l’autre jour, Izac est venu jeter des planches, et il s’est étonné de voir un colibri qui lui volait dessus en bourdonnant de plus belle. Il n’arrivait pas à s’en débarrasser, et il a vite compris pourquoi : Parce que la maman colibri avait fait un nid dans mon arbuste :
Et que dans le nid, il y avait deux œufs. Alors de voir Izac trafiquer avec des planches par là-dessous, ça a mit en alerte la maman qui a fait tout ce qu’elle a pu pour qu’il s’en aille. Je n’ai pas voulu mettre une pièce de 5 centimes dans le nid pour vous montrer la taille des œufs de colibri mais c’est assez facile à imaginer : c’est un tic-tac.

Alors voilà, la fois passée, je n’ai vu que 4 fois des colibris : celui que j’ai pu prendre en photo sur sa branche à Riacho Fundo :
+ un autre qui est venu regarder 2 fois par la fenêtre de la chapelle, et un autre qui picorait du pollen sur le papayer du voisin à Vera. Et là, j’ai une famille de colibris qui s’installe carrément chez moi !
Le problème avec les colibris, c’est qu’ils ne mangent pas tellement des trucs qu’on pourrait leur donner pour qu’ils restent, parce qu’il ne mangent ni des vers ni rien à part du pollen. Le nom brésilien du colibri c’est «beija-flor», autrement dit : baiser et fleur. C’est des champions du vol stationnaire comme les hélicos, je crois d’ailleurs que c’est les seuls oiseaux à pouvoir le faire, et donc la seule manière de les retenir chez moi, c’est de planter des fleurs, ce que je vais faire !
Izac a peur que la maman n’ait abandonné le nid à cause qu’il a trop trafiqué là-dessous, mais je pense qu’une maman n’abandonne pas son nid tant que les œufs ne sont pas cassés et mangés, donc j’ai bon espoir de pouvoir faire sa connaissance prochainement.
Voilà, c’était ma petite histoire merveilleuse du jour.
NS do Ouro, le 11 de décembre de l’an 2025 qui suit la naissance de NSJC
Petit tour d’horizon et quelques mises au point...
Le nid de colibris
Eh bien, je guette le retour de la maman colibri et je ne l’ai pas vue, mais je sais une chose, c’est que ni Izac (34 ans), ni Vera (45 ans), ni Lia (100 ans), n’ont jamais vu de nid de colibris. Tout le monde ici a déjà vu ces petits beija-flor, il y a même de sacrées superstitions qui entourent cet oiseau, s’il vient dans la maison ça signifie ceci, s’il te tourne autour ça signifie cela, et le pire c’est s’il siffle 3 fois, parce qu’il ne siffle jamais et s’il le fait, il le fait à trois reprises et c’est un très très très mauvais présage. Par exemple lorsqu’un colibri est entré dans la maison du frère d’Izac et lui a tourné autour, le type a déjà paniqué, et il a bien fait parce que le même jour il s’est coupé le doigt au boulot (non, pas coupé jusqu’à l’os, mais réellement coupé tout le doigt). Alors attention, s’il siffle 3 fois c’est la catastrophe garantie, genre mort d’homme ! Lia a entendu une fois un colibri siffler 3 fois et sa sœur est morte le jour même. Mais ils n’annoncent pas que des malheurs, s’ils vole comme ci ou comme ça (je m’en souviens plus comment), eh bien c’est l’heure de jouer à la loterie !
Bon, c’est de la superstition, mais moi ce qui m’inquiète c’est que la maman ne semble plus être venue protéger son nid depuis que je suis là. Parce que mine de rien, ils savent quand-même qu’ils sont les plus petits, et donc ils se retrouvent à la merci de tous les autres animaux, oiseaux compris. C’est la raison pour laquelle leurs nids sont si bien cachés et que personne n’en a vu.
Alors cet arbuste a poussé lorsque j’étais en Suisse et la maison totalement vide et tranquille, la maman a sans doute jugé que c’était une bonne planque et a construit un nid super bien fait et très bien caché. Mais depuis qu’Izac a trafiqué là-dessous et que je suis arrivé droit après, il est possible qu’elle ait abandonné le nid. Elle n’a pas réellement besoin de couver vu les températures qu’il fait ici, et si d’aventure les tic-tac (les deux œufs) s’ouvraient parce que les petits veulent sortir, eh bien je ne saurai pas trop quoi en faire à part aller couper des fleurs ici et là et bourrer du pollen dans le nid… ?
Ma femme bien aimée
Je veux quand-même dire un petit mot sur ma femme parce que si je déblatère un peu sur ce site, c’est juste parce que ça me fait du bien de me poser en victime, et comme je vois que le site reste circonscrit à 35 inconnus, ça ne va pas changer grand-chose. En dehors de ça, dans la vie réelle, j’essaie de ne jamais parler en mal de ma femme, et même si d’aucuns qui connaissent toute l’histoire m’ont proposé de lui donner une bonne correction, j’ai mis mon veto parce que je ne lui souhaite aucun mal et n’accepterai jamais que quiconque lui fasse du mal (à part moi). Elle reste quand-même la personne que j’aime le plus sur la surface de cette terre, et puis je suis un peu fou : lorsque je vois mentalement les gens qui me sont chers, je peux percevoir les colonnes d’amour sur chacun (même avec des couleurs), et que ce soit mes parents, mes frères, sœur ou même mes propres enfants, eh bien la colonne qui surplombe ma femme était trop grande. Je dis «trop» parce que j’ai l’impression que seul Dieu peut prétendre à autant d’amour, pas les humains, alors il faut que sa colonne diminue un peu et que celle sur le Christ augmente.
Mais je n’aime pas dire du mal des gens en général parce que je vois que le problème des gens qui parlent mal des autres, c’est qu’ils se piègent eux-mêmes si d’aventure ils veulent revenir à de meilleurs sentiments. C’est comme s’ils se condamnent à garder une position définitive sur telle ou telle personne. Et ma femme a été une bonne femme et une bonne mère, elle fait tout ce qu’il faut pour les enfants, elle est dévouée et attentive, et pour cela je lui en suis reconnaissant car je serait incapable de faire pareil. Alors si vous avez pu imaginer des choses en lisant ce site, eh bien dites-vous bien que c’est moi qui va aller en prison à mon retour en Suisse et pas elle. Et pourquoi il en est ainsi ? Eh bien parce que je le mérite et pas elle.
A la fin du compte, elle me reviendra, j’espère juste qu’elle ne s’est pas trop piégée toute seule, ce serait quand-même ballot…
Le seul problème de ma femme c’est qu’elle croit en la perfection. Oui, elle croit que malgré la chute d’Adam, le genre humain peut quand-même être parfait. Mais comme c’est impossible et que personne n’est parfait, elle a dû maquiller quelques imperfections pour donner l’image d’une perfection illusoire en ce bas monde. La perfection est un sacré piège aussi parce que pour donner cette impression, on est forcé à l’hypocrisie, mais ce n’est pas si grave parce que si ses actes visibles sont parfaits, eh bien ça veut dire qu’elle est quand-même bonne malgré la faiblesse humaine.
Dieu
J’ai aussi pas mal parlé de Dieu sur ce site, mais de qui on parle réellement ? Un Dieu Trine ?
- Le Père : C’est le Créateur et il aime ça, créer c’est son truc, un univers, des systèmes stellaires, un ciel et une terre, le jardin d’Eden, l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Il voit à travers le temps et malgré tout, il créé à tout bout de champ, même nous les humains, c’est dire s’il aime créer…
- Le Saint Esprit : c'est compliqué puisque même dans la bible, lorsque l’Esprit Saint descend du ciel sur le Christ après le baptême prodigué par Jean, l’évangéliste dit : «semblable à une colombe», donc ce n’est pas vraiment une colombe, mais c’est à coup sûr un oiseau, et blanc ! Sûrement un peu plus grand qu’une colombe, ça pourrait être un albatros, un goéland, voire une mouette, quelque chose comme ça, mais en tout cas pas un corbeau noir. Mais c’est très confus, parce que là c’est un oiseau et 3 ans après, lors de la pentecôte c’est des langues de feu… C’est donc un oiseau métamorphe.
- Le Fils : Alors lui c’est Jésus et c’est le roi des bons types parce qu’il rattrape les coups foireux du Père, que ce soit la pomme d’Adam ou n’importe quoi, Il est là pour tout réparer et remettre à l’endroit, quitte à se laisser crucifier si nécessaire, bref, difficile de faire mieux que lui.
Allez, je déconne un peu mais il le faut bien sur des sujets aussi sérieux, alors disons qu’à eux trois, ils font la paire.
Le pape
J’ai aussi parlé assez souvent du pape sur ce site, même en mal, mais c’est parce que je suis le pape et que les usurpateurs ne sont pas si importants que ça, ils font de la figuration et donc on peut en dire un peu de mal, c’est pas bien méchant, ils ne comptent pas pour lourd de toutes façons. Dans un futur proche, lorsque je siégerai derrière les murs Léonins à Rome, je n’ai de toutes façons pas tellement l’intention de garder des contacts avec ces individus. En réalité, je suis le pape caché de la fin des temps, Pierre le Romain, alias PETRUS II. Personne n’est au courant à part moi et Dieu, même vous qui lisez n’y croyez pas, c’est d’ailleurs pour ça que je peux l’écrire, parce que je sais que vous n’y croyez pas une seule seconde, mais je sens que depuis que j'ai recommencé à prier, les affaires redémarrent entre moi et Dieu, retenez-nous sinon on va faire un malheur !
Ne vous affolez pas, lorsque Dieu me révélera au monde, vous n’aurez rien à craindre, seul les prélats passeront un mauvais quart d’heure.
Mais je ne suis pas encore prêt, parce qu’il faudra que je fasse comme Jésus : bon avec les pécheurs et sévère avec les marchands du temple et toute cette équipe de pharisiens qui occupent le Vatican, … pour encore un peu de temps. Parce qu’après on va faire péter tout ce système, vous allez voir ce que vous aller voir, plus personne ne se moquera de l’Église, même Macron finira par bredouiller de pitoyables excuses avec des larmes de crocodile, ça s’appellera l’Église Triomphante !
La déconne
J’aime bien déconner un peu, et si j’en crois un professeur en psychiatrie français qui a écrit un livre sur «Ces fous qui nous gouvernent», il classe les deux seuls rois choisis par Dieu en Personne parmi les bipolaires : Saül et David. Bon, le psy qui a écrit le bouquin déplore tout de même que la seule source pour ces deux rois soit la bible, mais comme elle a été écrite par David en partie, il affirme que le roi David est une caricature de bipolaire, qu’il est prêt à jeter son diplôme de médecine au feu s’il n’en est pas ainsi. Donc en fin de compte, Dieu aime bien les déconneurs aussi. De toutes façons, il n’était pas prévu que les hébreux soient gouvernés par un autre roi que Lui-même, alors il leur a donné des Juges, mais comme ces juifs réclamaient à corps et à cri un roi, Il leur a fourgué deux tarés et démerdez-vous avec ça !
C’est vachement dangereux de mettre roi un bipolaire, parce que comme je l’ai dit au docteur à l’hôpital il y a à peine deux mois : «Vous avez de la chance que je ne suis pas le président de la Russie, parce que si je l’étais, je ferai forer un trou de 30 kilomètres de profond, j’enfouirai dedans les 6000 ogives nucléaires et je ferai tout péter, oui oui, la planète entière !» Bon, à l’époque de ces rois, ils n’avaient pas d’ogives nucléaire, mais quand on lit les génocides qu’ils ont fait, eh bé encore heureux qu’ils n’en avaient pas, sinon Dieu en était quitte pour tout recommencer !
NS do Ouro, le 11 de décembre de l’an 2025 qui suit la naissance de NSJC
Et finalement, … conclusion de tout ça !
Bon, j’ai tout de même payé les 150 euros pour conserver une année supplémentaire le nom de domaine du site sans pubs, mais c’est plutôt en prévision de mon voyage en Afrique en 2026 que pour mon séjour ici, parce que le site est gentillement entrain de se transformer en «journal d’un bipolaire» s’il n’y a pas l’aventure ou les voyages d’un bohémien.
Ceci étant dit, en lisant les derniers points, vous devez vous dire : "ça y’est, le type est retourné au Brésil, il se reprend pour le pape, et vu la manière dont ça s’est terminé en mai dernier, ça n’augure rien de bon…"
Mais rassurez-vous, malgré ce que j’ai écris avant hier, je ne me prend pas du tout pour le pape, c’est juste qu’à une certaine époque, il y avait des rédacteurs en chef ou des éditeurs qui veillaient à ce que les journalistes ou écrivains de disent pas trop de conneries, et aujourd’hui avec internet, on peut vraiment écrire n’importe quoi et le monde entier peut le lire, ...le meilleur des mondes quoi ! Donc non, je ne suis pas le pape, ni officiellement ni officieusement, tout le monde sait très bien que le vrai pape est Paul VI, c’est son sosie qui est mort en 1978 et que les cardinaux Villot et Benelli ont enfermé le vrai pape dans les sous-sols du château Saint Ange à Rome, Dieu le maintennant en vie pour le redonner aux fidèles à la fin des temps. …Vous voyez le genre de conneries qu’on peut écrire et publier sur le net ? C’est invraisemblable, et c’est surtout invraisemblable que 35 personnes continuent à lire des salades pareilles :-x
Enfin, pour dire la vérité, il me semble que je peux dire qu’ici je suis en paix, avec moi-même déjà, avec Dieu ensuite, et même avec ma femme dans mon cœur parce que je suis sûr maintenant que Dieu aime s'adapter à la foi de chacun. Et si je lui ai fait confiance pour ma femme, Il l'a vu, l'a compris et l'a pris en considération, Il a fait tout juste malgré les aparences actuelles. Et j’aime ma maison brésilienne, je suis bien content de n’avoir prit ni mon copain ni embrigadé une bonne femme. Je remercie souvent dans mes prières feu le Docteur Jaime Rivera Prada parce qu’il a trouvé 2 médicaments que personne n’aurait eu idée à part lui. Un médic qui est indiqué pour la démence sénile, ... à 26 ans déjà ! Seul Rivera pouvait avoir une idée aussi tordue : détourner un médicament de son usage prescrit pour tenter un "coup" (qui dure depuis 27 ans...), tandis que pour ce qui est de l’anti-dépresseur tricyclique qui date de Mathusalem, c’est comme si mon cerveau était dépourvu et que cette molécule venait combler le manque. Depuis 3 ans, plus aucun toubib n’a voulu me prescrire un machin pareil, je crois qu’il a fallut qu’ils me voient réellement plate sur le lit 22 heures sur 24 à l’hôpital pour qu’ils se disent que pire que ça, c’était difficile à être, alors va pour ré-introduire ce tricyclique ante-diluvien.
Ça ne s’est pas fait tout seul, parce que la plus grande crainte du corps médical par rapport à ça c’était que je m’envole jusque dans la stratosphère et que je me prenne pour le roi du monde. J’ai répondu au toubib : «Vous savez, avant ce médicament, je me suis pris pour le roi de Bohême en 1998, et après ce médicament, je suis devenu le pape en 2025, … vous voulez que je me prenne pour quoi de plus qu’un pape avec ce médicament ?» … et en effet, c’était difficile de faire mieux, sauf à revenir dans l’antiquité quand les César étaient en même temps les chefs temporels muni du titre de Pontifex Maximus pour toutes les choses religieuses et qu’ils ont fini par se diviniser de génération en génération jusqu’à faire advenir Caïus César qui s’est déclaré Dieu vivant (et il avait fait les choses en ordre, comme créer un collège sacerdotal qui examine son cas et trouve la solution théologique pour lui donner raison au passage)…
Je me souviens bien de ma principale prière lors de mon premier séjour ici, celle que je faisais prosterné face contre terre chaque soir : «Seigneur, apporte moi la mort, le plus vite possible, s’il te plaît !», je me souviens de tout, de ce sentiment de perdition totale, même les étoiles la nuit me disaient que je n’étais perdu, les constellations n’étaient pas au bon endroit, et je flippais que l’ordi rende l’âme parce qu’il me semblait que c’était le seul truc qui me reliait encore au… monde !
Je me souviens aussi dans quel état j’étais il y a encore 2 mois : je pensais ne plus jamais sortir de cet hôpital, je croyais ma situation définitive, je comprenais parfaitement le cantique de David lorsqu’il écrivait : «...même lorsque je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, ta houlette et ton bâton me rassure». Parce que lorsqu’un bipolaire comme Hermann Hesse écrit, il faut quasiment prendre les choses au sens littéral du terme alors que tout le monde croit qu'il s'agit de jolies formules, mais si David était bipolaire et qu’il a écrit «la vallée de l’ombre de la mort», il faut aussi le prendre au sens littéral, ça veut dire que dans cette vallée, on est réellement à l’ombre de la lumière Divine, on ne la voit pas, on ne la sens pas, Dieu semble avoir déserté cette vallée et il ne reste que la mort, alors sa houlette et son bâton qui le rassure c’est la promesse, juste ça, une promesse, un espoir, mais rien d’autre.
Donc non, à l’heure actuelle on ne peut pas devenir plus qu’un pape, et donc me voilà à la disposition du Seigneur pour continuer notre route ensemble. Parce que je crois quand-même que Dieu a une mission pour moi, mais je ne sais pas encore laquelle…, on verra en allant.
Pour l’instant, je suis juste un type qui a réussi à se fabriquer un gentil nid douillet sur un promontoire d’observation dans un coin perdu d’Amérique du Sud, rien de plus, mais rien de moins non plus. Je me suis laissé une semaine de détente avant d’attaquer la suite de mon Grand Chaos parce que je sens qu’avec cette molécule, je vais avoir l’envie et l’entrain nécessaire pour pouvoir le faire. Et comme je me suis remis bien avec Dieu, je crois que je vais même pouvoir écrire une trilogie, dont j'aurai été incapable d'imaginer le dernier volume. En gros ça va se passer comme ça :
Tome I : Le Grand Chaos, ou le Triomphe de la Force (514 pages, ça s’est fait)
Tome II : Octave, ou le Triomphe de l’Esprit (je l’ai en tête depuis des années, ce sera du boulot d’écriture mais sans grande complication d’imagination)
Tome III : Barnabé, ou le Triomphe de la Foi (ça c’est un truc que je n’imaginais pas être capable d’écrire, mais je pense qu'avec une bonne connection spirituelle, je vais pouvoir le faire aussi).
Je suis parti de Suisse dimanche passé, je laisse cette semaine de voyage, d’acclimatation et de retrouvailles avec mes amis brésiliens, et dès lundi je vais pondre 5 pages par jour, écrites, relues, corrigées, que je posterai non pas dans mes actualités, mais au fond du site, sous le Grand Chaos, vous lirez si vous voulez. Je posterai moins d’actualités, parce qu’ici, les actualités sont plutôt tranquilles, les guerres sont bien loin des préoccupations des gens d’ici, donc en fin de compte, la seule actualité digne d’être citée, c’est que la maman colibri semble avoir réellement abandonné son nid. Je me retrouve ainsi avec deux tic-tac prêt à éclore dans un nid sans aucune idée de comment je vais pouvoir maintenir en vie ces petits oiseaux, ni comment les faire croître ? Je suis donc bien loin des préoccupations des ukrainiens, des russes ou des gazaouis…
Ah oui, il y a tout de même une petite actualité actuelle à part le colibri, c’est que j’ai acheté cette petite voiture aujourd’hui :



Elle est à Sao Paolo, à 2000 km d'ici, parce que Vera m’a dit d’acheter là-bas, ils ont de bonnes routes et les voitures d’occasion sont en général bien entretenues, donc celle-ci est de 2012 avec 110’000 kilomètres, un modèle VW qui n’existe pas en Europe, mais haute sur pattes pour les routes d’ici, bien équilibrée pour les longs trajets aussi, et un moteur de 1,6 litres qui ne consomme pas grand-chose. Edison lui a fait faire une série de vérifications pour 300 réais (50 francs), a fait un tour avec, m'a dit qu'elle était nickelle, pas une raye ni une marque. Alors je vais pouvoir me balader parce qu'ici le litre d’essence est à 95 centimes, on peut trouver moins cher, mais mon chauffeur de taxi à Salvador (qui commence à me connaître) m’a déconseillé de mettre de l’essence bon marché parce que c’est mélangé à de l’alcool et de l’eau et que c’est pas tant bon pour le moteur. Donc c’est acheté aujourd’hui pour l'équivalent de 6'000 francs suisse et Edison va me l’emmener la semaine prochaine (il bosse à Sao Paolo). A part ça, elle a tout le nécessaire, GPS sud-américain compris, ça va m'aider à sortir de mon trou et peut-être commencer réellement à poster des photos intéressantes de divers endroit du Brésil ou de l'Amérique du Sud, plus raccord avec le site que mes états d'âme.
Parce que finalement, avec l’aide de Dieu, les choses s’arrangent ainsi :
1) J’achète une Breitling Navitimer le jour de la naissance de mon dernier fiston que je paye 5’000 francs en 2009.
2) On me vole la montre lors de mon dernier séjour à l’hôpital, je déclare à la police et à l’assurance, et comme c’est un modèle qui date de 1953 et qu’il est resté le best-seller Breitling jusqu’à aujourd’hui, il est toujours au catalogue.
3) L’assurance me rembourse au prix de la valeur actuelle : 8’650 francs
4) J’utilise une petite partie de cet argent pour acheter une Breitling Avenger Chrono bien plus solide et étanche que la Navitimer
5) Avec le solde, j’achète une voiture qui me permettra de voyager, jusqu'à aller rendre visite à mes amis argentin lorsque j’arriverai au terme de mon visa brésilien de 3 mois.
6) La police a transmis le numéro de série de la Navitimer volée à la manufacture Breitling qui sait désormais que cette montre est une montre volée.
7) La Navitimer est une montre avec un moteur (un mouvement) d’une montre 3 aiguilles/date sur lequel ils ont rajouté des modules de chronographe, donc une montre fragile que les horlogers de quartier rechignent à réviser de peur de casser (à cause des modules surajoutés)
8) Breitling préconise une révision tous les 5 ans, je n’en ai jamais fait en 16 ans, donc d’ici 2-3-4 ans, lorsque la montre commencera à dériver, le type qui l’a acheté au voleur va être quasi obligé de l’envoyer chez Breitling pour la révision.
9) A ce moment, Breitling va m’écrire un mot pour me dire que ma montre est réapparue, qu’ils vont la réviser et me la renvoyer !
10) En attendant, j’ai une montre de la même marque mais bien plus adaptée aux voyages, à la moto, aux baignades, aucun soucis avec ça. Alors si on rajoute la voiture qui me sera utile en Amérique du Sud et la quasi certitude de revoir la montre initiale d’ici à quelques années…, c’est jackpot !
Voilà celle qui m’a été dérobée :

Et voici l’Avenger Chrono, aussi surnomée "la montre Space-marine" que j’ai acheté avec boite et papiers (celui qui va acheter la Navitimer au voleur n’aura ni boite ni papiers qui sont dans ma caravane en Suisse) :
Le gars l’a payé 5’800 francs neuve en 2017, l’a choquée en 2024 et fait réparer pour 870 francs (facture à l'appui), avant de me la revendre en 2025 pour 2’200 francs avec encore une année de garantie… Je n’ai pas discuté un centime du prix parce que je connais déjà la montre, je l’avais acheté en version titane en 2008, et revendue pour une autre plus civilisée...
Voili-voilo, pas tant d'autres actualités, mais je me réserve le droit d'en poster s'il y en a d'autres, c'est mon site je fais ce que je veux et comme je n'ai ni rédacteur en chef ni éditeur..., vous voyez le genre quoi !
NS do Ouro, le 14 de décembre de l'an 2025 qui suit la naissance de NSJC